L'auto-stop revient à la mode... grâce aux séniors !

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En France, le covoiturage s'est installé depuis plusieurs années, mais une pratique vieille comme le monde refait surface.
Manque de transports en commun, zone reculée, incapacité à utiliser son propre véhicule. Pas toujours évident de se déplacer seul lorsque ces contraintes sont présentes. Le covoiturage est venu résoudre ces problèmes pour une partie de la population. Les entreprises telles que BlaBlaCar, Kombo, Laroueverte, Roulezmalin se sont installées dans le paysage français pour soutenir la mobilité partagée. Qu'en est-il pour les « oubliés » ? Les personnes n'ayant pas accès à ces services, ne pouvant ni utiliser les transports en commun ni un véhicule personnel.
L'auto-stop, le covoiturage à l'ancienne
C'est une pratique vieille comme le monde qui tend à se (re)développer dans plusieurs communes françaises : l'auto-stop. Bras tendu, pouce levé et le tour est joué pour se faire amener à destination. Simple et efficace. Mais saviez-vous que les séniors sont les porte-drapeaux de cette pratique ? De la Bretagne à la Normandie en passant par l'Isère, les séniors ont trouvé une nouvelle forme de mobilité. Certains étaient autostoppeurs, d'autres découvrent cette pratique avec le même objectif : se déplacer librement. Dans l'Hexagone, plus de 5 000 points d'auto-stop sont présents avec des acteurs tels que Rezo Pouce, HALT ô STOP.
Pourquoi les séniors pratiquent l'auto-stop ?
La pratique pourrait s'observer en ville, mais les réseaux de transport en commun et les services de taxi à domicile resolvent la plupart du temps les problèmes. Pour les séniors habitant en zone rurale, tout peut vite se compliquer. Absence de bus, de véhicule personnel, problème de santé ou cercle proche (famille, amis) indisponible ; se déplacer est un combat au quotidien. « J'ai de la famille autour, les enfants, des voisins, mais je n'aime pas toujours demander. Désormais, je n'embête personne, c'est génial », s'explique une autostoppeuse de 72 ans. Pour une catégorie de personnes, la voiture est une contrainte. D'abord financière. Investir dans un véhicule demande un budget, que certains ne peuvent pas se permettre. Puis, la santé est un élément à prendre en compte. Défiance visuelle, peur de prendre le volant seul, les séniors doivent réfléchir à des alternatives. L'auto-stop en est la solution la plus simple.
Faire des rencontres
Si les séniors sont aujourd'hui des pratiquants assidus de l'auto-stop, c'est également pour l'aspect social. L'auto-stop, c'est également échanger la solitude contre une rencontre agréable. Dans les communes françaises plus petites, la proximité entre les habitants permet parfois de discuter avec un conducteur dont on connaît le frère ou les enfants. Un trajet qui passe beaucoup plus rapidement, sans contrainte pour les deux parties. En 2025, les collectivités soutiennent ce dispositif, bien aidées par les associations à l'origine de la pratique. L'auto-stop devient alors complémentaire au réseau de transport urbain.
publié le 26 mars à 07h00, Thibaut Simon, Media365