Intercités : entre retards répétés et perte de confiance des Français

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Quelles sont les alternatives pour les usagers en matière de transport, à l'heure où le bilan carbone ne cesse d'être remis sur la table ? Le train peut-il (encore) avoir un intérêt ?
12h de retard pour un Clermont-Paris ! Cet exemple n'est pas le seul sur le réseau ferré français. Entre des rames vieillissantes et des problèmes techniques à répétition sur plusieurs lignes, les trains Intercités peinent à convaincre les usagers. Avec un taux de retard de 27,8 %, les Intercités sont les « pires élèves » du réseau devant les TGV (23,3 %), les TER (11,2 %) et les Transiliens (10,8 %). Pour certains, trop c'est trop. En entrant dans le détail, on apprend également que certaines lignes sont plus touchées que les autres. C'est le cas de la régionale entre Bordeaux et Marseille. Sur la période janvier-août 2023, elle était en tête des lignes les moins ponctuelles. 26,6 % des trains en retard à l'arrivée, le trajet entre les deux villes devancent les lignes Lyon-Nantes (21 %), Paris-Clermont-Ferrand (15,3 %), Hendaye-Toulouse (14 %) et Bordeaux-Nantes (13,4 %). Peut-on encore croire au train ?
Comment réaliser de longues distances ?
Par souci écologique, le train reste un candidat sérieux pour effectuer de longs trajets sans prise de tête. Mais le réseau ne joue pas en faveur des Français. Entre des prix parfois exorbitants et des ralentissements sur les voies, les Intercités et certains TGV ne sont pas gages de confiance. Prenons un exemple. Pour effectuer un trajet de 600 km entre Bordeaux et Marseille (643 km exactement), un trajet en train coûtera entre 30 et 70 € pour un billet sans réduction au préalable. Il faudra plus de 6h et pour un bilan carbone faible, 5,8 kg CO2. En ce qui concerne les autres moyens de transport, quelques différences sont à noter.
Voiture, car, avion ?
D'un point de vue environnemental, le train possède le bilan carbone le plus faible sur la distance évoquée précédemment. La voiture électrique (66,8 kg), la voiture thermique (141 kg CO2) ont un bilan carbone beaucoup plus élevé. Le coût et la durée du trajet ne sont pas plus intéressants en voiture. Deux moyens de transport peuvent éventuellement avoir un intérêt. Dans un premier temps, le car possède un bilan carbone de 19 kg CO2 pour un prix faible. Problème, la durée du trajet explose en raison des pauses obligatoires des chauffeurs. Dans un deuxième temps, on retrouve l'avion. Un gain en temps certes - seulement 1h15 pour un prix abordable - mais un bilan carbone très lourd : 131 kg CO2.
De nouvelles rames prévues en 2028
Le train garde encore la confiance de ses usagers, mais jusqu'à quand ? Entre les nouvelles normes imposées par la SNCF sur les bagages, les problèmes techniques et les retards, de nombreux voyageurs se posent la question si le train reste la solution idéale. La réponse arrivera peut-être en 2028 puisque de nouvelles rames sont prévues. La SNCF prévoit également le renouvellement de plusieurs lignes, mais les projets se font encore attendre...
publié le 17 mars à 05h00, Thibaut Simon, Media365