Comment la RATP va lutter contre la fraude ?

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Le 28 mars dernier, la RATP présentait son plan de lutte contre la fraude. Un texte comportant 20 mesures, dont l'augmentation du prix des amendes.
700 millions d'euros ! C'est le montant des pertes recensées dans la région Île-de-France, selon les estimations de la région. Une fraude importante contre laquelle la RATP veut s'engager massivement. Pour diminuer le déficit et le nombre d'infractions - l'entreprise estime à 1,7 million d'infractions chaque année sur son réseau - la RATP a présenté des mesures à la fin du mois de mars. Un plan plus répressif que par le passé. En quoi consiste concrètement ce plan de lutte contre la fraude ?
Augmentation du prix des amendes
Mi-février, Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France Mobilités, avait demandé un plan pour lutter contre la fraude dans les transports, avec comme objectif de la diviser par deux d'ici la fin de l'année. Message entendu par les opérateurs qui ont dressé 20 mesures pour atteindre cet objectif. L'un des principaux engagements est celui sur l'augmentation du prix des amendes. La RATP propose notamment d'augmenter de 20 € les amendes. En cas de défaut de titre de transport, l'amende passerait 50 € (prix actuel) à 70 € en payant immédiatement et à 120 € en cas de paiement différé. Alors que seulement 5 % des usagers fraudent l'accès au RER et au métro, les chiffres augmentent sur le réseau de bus et tram. 15 % ne payent pas le bus, tandis que 16 % fraudent le tramway.
Ajuster les effectifs, organiser des opérations « coup de poing »
Augmenter le prix des amendes n'est pas la seule proposition évoquée par la RATP. En effet, l'entreprise souhaite multiplier les opérations « coup de poing ». Des contrôles surprises, notamment sur le réseau tramway. Depuis février, 200 opérations de ce genre ont été effectuées avec 6 300 amendes dressées. Pour réaliser cette mesure, il faudra évidemment du personnel. Le nombre de contrôleurs va augmenter dans les années à venir. Sur le réseau ferré, 1 000 agents constituent les effectifs, dont 400 à 600 contrôleurs chaque jour sur les lignes. La RATP veut augmenter de 50 % ces effectifs. Enfin, la capitale parisienne pourrait prendre exemple sur Barcelone en utilisant l'intelligence artificielle. Utilisé en Catalogne, ce système viserait le franchissement illégal des portiques. Des caméras détecteraient la fraude en envoyant un signal au poste de sécurité. Ce dernier pourrait envoyer des agents sur place. Toutes ces mesures doivent encore être validées par le législateur, mais la RATP a bien l'intention de durcir ses règles.
publié le 20 avril à 06h00, Thibaut Simon, Media365