Mobilité douce

Comment endiguer la fraude dans les transports ?

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En France, les fraudeurs sont nombreux dans les transports publics. Abonnement ou ticket trop cher, incapacité à payer, les raisons sont multiples. Plusieurs villes ont peut-être trouvé la solution pour réduire le nombre de contrevenants.

700 millions. C'est le manque à gagner en euros que représente la fraude dans les transports publics en France. Pour lutter contre cette fraude, l'UTPF (Union des transports publics et ferroviaires) mettra en place dès le 8 janvier 2025 un dispositif nommé « Stop fraude ». Cette opération permettra de vérifier les adresses des contrevenants lors des contrôles. Dans 50 % des cas, celles-ci sont fausses, ce qui empêche de faire suivre les amendes. À la RATP, le montant de la fraude s'élève à 171 millions d'euros.

Marseille propose un abonnement

Ce projet n'est pas le seul qui peut réduire les fraudes ou en tout cas, faire changer les mentalités. À Marseille et depuis le 2 décembre dernier, les usagers contrôlés sans abonnement ou sans ticket ont le choix. Alors qu'un voyageur sur quatre est en infraction, les transports marseillais ont eu une idée (ingénieuse ?). Lors d'un contrôle, l'usager a le choix entre payer une amende classique (100 € dans la cité phocéenne) ou payer un abonnement mensuel au prix de 68 €. La ville espère attirer plus d'abonnés et réduire petit à petit les fraudeurs. Dans la métropole des Bouches-du-Rhône, le manque à gagner s'est élevé à 90 millions d'euros en quatre ans. Il fallait donc agir, mais est-ce vraiment la bonne solution ?

Reims applique déjà cette formule

Avec ses 180 000 habitants, Reims et ses 23 lignes de bus et une ligne de tram a mis en place cette lutte anti-fraude. Depuis 2016, plus de 14 000 personnes ont préféré payer un abonnement. La ville voit nettement baisser son taux de fraude. 20 % en 2016 contre 13 % aujourd'hui. Pour certains contrôleurs, cette arme contre la fraude a un effet auprès des usagers. « Ce n'est pas du 100 %, mais cela fonctionne plutôt bien », témoigne un contrôleur rémois.

Jusqu'où peut aller cette « chasse » aux fraudeurs ?

Pour aller plus loin contre ces infractions, Reims et d'autres métropoles comptent sur de nouvelles techniques 2.0. La mise en place de compteurs pour passagers et une captation par Bluetooth via les smartphones. En effet, le centre de contrôle de la métropole rémoise veut récolter des données pour analyser les arrêts où la fraude est la plus fréquente. Et tout ça de manière anonyme. Mais pour les usagers, ce projet est une atteinte à leur vie privée.

publié le 25 décembre à 07h00, Thibaut Simon, Media365

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