Comment dépolluer le secteur des transports ?
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Depuis le 12 janvier 2023, l'Alliance pour la décarbonation des routes a été lancée par un groupe d'universitaires et de chercheurs. Objectif : réduire les émissions du secteur des transports.
L'alerte ne date pas d'aujourd'hui ! D'après le Haut Conseil pour le Climat, le secteur des transports est à l'origine de 32 % des émissions de CO2 totales de la France. En détail, on remarque que l'empreinte carbone de ce secteur est générée à 53 % par les voitures particulières, 27 % par les poids lourds, 15 % par les véhicules utilitaires légers et 5 % par les autres modes de transport. Selon François Gemenne, à l'initiative de l'Alliance pour la décarbonation des routes et membre du GIEC (organe scientifique sur l'évolution du climat), « on ne parviendra jamais à atteindre notre objectif de réduction des émissions de 55% d'ici 2030, au niveau national, si on ne s'attaque pas à la route. »
Multimodalité
Une question se pose : pourquoi la pollution ne baisse pas alors que les alternatives de déplacement sont présentes ? Tout d'abord, on observe encore une « sur-utilisation » de la voiture pour au moins 65 % des Français. Malgré l'arrivée de technologies moins polluantes (électrique, hybride, hydrogène etc), nombreux sont ceux qui utilisent seul leur véhicule (autosolisme). Dans la pratique, les solutions de partage comme les voies de covoiturage doivent s'accélérer tout comme le report modal. On entend par là l'utilisation du train ou du vélo pour les déplacements courts.
Exemples
Prenons l'exemple d'un trajet de 10 km, distance raisonnable pour un trajet « domicile-travail ». Les rejets de CO2 par personne sont de :
0,04 kg en métro
0,1 kg en vélo électrique
0,8 kg en moto
1 kg en voiture électrique
1,1 kg en transport
2,2 kg en voiture (moteur thermique)
On constate que les solutions comme le VAE ou les transports en commun sont moins polluants qu'un trajet en voiture classique. Si on prend une distance de 35 km on se rend compte là encore que la voiture (8 kg de CO2), mais également la moto (7 kg de CO2) polluent énormément par rapport aux vélos, métro, tram ou intercités; tous en-dessous du kilogramme de CO2 rejeté.
Solutions
L'utilisation d'alternatives de transport est une première étape pour décarboner nos routes, mais faut-il encore les mettre en oeuvre. On remarque dans les milieux ruraux la mise en place de cars express comme moyen collectif de déplacement. Pour François Gemenne, il faut désormais que les acteurs du monde automobile (constructeurs) travaillent avec les concessionnaires d'autoroutes, les professionnels du co-voiturage, des transports collectifs et les entreprises du BTP pour rendre une circulation plus saine.
publié le 25 juin à 20h00, Thibaut Simon, Media365