Akha : l'application qui signale les contrôleurs bientôt interdite ?

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Numéro un en téléchargement dans la catégorie « Transports » sur l'Apple Store en France, l'application « Akha » est visée par les autorités. Valérie Pécresse souhaite sa fermeture.
L'application de la discorde. Lancée en 2024, le « Waze » des contrôleurs comme elle est présentée divise au sein du monde politique. « Akha », destinée à signaler une multitude d'incidents sur le réseau Île-de-France Mobilités (IDFM), pourrait bientôt être stoppée. C'est en tout cas le souhait de Valérie Pécresse depuis ce lundi 13 janvier 2025. La présidente de IDFM, scandalisée par cette application, va porter plainte. La raison ? L'application qui porte le nom des cris émis par les dealers lors de la présence des forces de l'ordre, signale et localise les contrôleurs dans les transports en commun.
Une infraction pénale selon Valérie Pécresse
C'est évidemment le signalement des contrôleurs qui pose problème. Pour Valérie Pécresse, « c'est une infraction pénale ». Akha vient, selon elle, favoriser la fraude dans les transports en commun en localisant les forces de sécurité. « Nous avons mis en demeure le propriétaire de l'appli et demandé à Google Play et Apple Store de fermer sans délai ces fonctionnalités », ajoute la présidente d'Île-de-France Mobilités.
Pourquoi en parle-t-on ?
La plateforme lancée par un développeur mobile est une application de « signalement dans les transports en commun ». Panne, retard, comportement inapproprié des usagers... les fonctionnalités sont multiples. Sauf que le signalement des contrôleurs fait partie des fonctionnalités les plus appréciées. À la manière de Waze qui signale la présence de la police sur la route et des radars, Akha localise en détail les contrôleurs. « Pasteur la 6 et la 12. Attention, ils sont là » ou « il y a 4 cowboys à Étoile ». Voici le genre de message lisible sur l'application. Et si en début d'année, Akha fait parler d'elle, c'est par la mise en place du dispositif « Stop fraude ». Ce dernier permet aux contrôleurs de comparer les données fournies par les fraudeurs avec leur adresse fiscale. Une manière de contrer les mensonges sur les fausses adresses pour ne pas payer les contraventions.
Quelle sanction ?
Comme tout acte frauduleux, des sanctions sont prévues. Comme l'indique la loi, le signalement de la présence de contrôleurs est interdit. « Le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support, tout message de nature à signaler la présence de contrôleurs (...) est puni de deux mois d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende » détaille l'article L2242-10 du Code des transports. Reste à savoir si l'application fonctionnera encore en 2025, alors que son succès ne cesse de grandir sur les réseaux sociaux.
publié le 29 janvier à 07h00, Thibaut Simon, Media365