À l'encontre de la tendance, Nice teste un revêtement anti-vélo !
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La ville de Nice a installé sur l'Avenue Jean-Médecin, un revêtement anti-vélo sur la ligne 1 du tramway. Objectif ? Dissuader les vélos et trottinettes d'emprunter cette voie en rendant la zone inconfortable.
C'est un fléau que les grandes métropoles ont du mal à bannir. Les deux-roues utilisant les voies de tram agacent les conducteurs des transports publics. Alors la ville de Nice a opté pour une solution innovante. Face à une interdiction, trop peu respectée, la décision d'installer un revêtement anti-vélo sur les lignes de tram a été choisie.
Selon Gaël Nofri, adjoint aux Transports de la ville de Nice, la sécurisation de cet axe a pour objectif de protéger la circulation des tramways. « Plus de 100 000 personnes par jour empruntent la ligne 1 et environ un millier de vélos et trottinettes roulent sur cette voie. Cela a causé huit accidents corporels l'an passé et des retards supérieurs à 10 minutes. »
Pour cesser cette pratique, des dalles de béton de cinq mètres de long sont installées. Ce dispositif, à l'essai pour trois mois, aura un goût de « Paris-Roubaix » lorsque les vélos et autres deux-roues voudront s'aventurer sur la voie. Ces « revêtements dissuasifs », comme on les surnomme, sont placés sur trois tronçons de la place Masséna à l'avenue Jean Médecin. Si le test est validé, 27 autres devraient voir le jour.
Efficace à 100 % ?
Mais cette installation à un coût pour la ville. D'un côté, il y a l'investissement de 700 000 € pour les travaux, dont 70 000 € ont été prévus pour la phase-test (entre janvier et mars) des revêtements. Puis, il y a certaines précautions à prendre pour les conducteurs de Lignes d'Azur (réseau niçois de transport). En effet, les ralentissements d'un 1 km/h d'un tramway par exemple, équivalent à une perte de 500 000 € d'argent public, selon Gaël Nofri.
La question qui se pose également est dans l'efficacité de ce système. Ces revêtements ne veulent pas dire que les vélos et trottinettes ne pourront plus circuler sur ces voies. Ils doivent sur le long terme les décourager de rouler dessus. Mais qui dit blocs de béton, dit aussi risque d'accident.
Nice a prévu un second dispositif. Via la vidéoverbalisation, les motos, scooters ou voitures qui emprunteraient ces axes pourraient être sanctionnés. Si les vélos et trottinettes ne sont pas (encore) immatriculés, le trafic pourrait déjà être plus fluide. Rendez-vous dans quelques mois pour faire un bilan !
publié le 9 février à 08h59, Thibaut Simon, Media365