ZTL : La énième parade contre la pollution automobile ?
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Depuis le 5 novembre 2024, les quatre premiers arrondissements de la capitale ont fermé l'accès aux voitures sous conditions. La ZTL (Zone à Trafic Limité) parisienne pourrait bien se généraliser dans une grande partie des métropoles.
La bataille contre les émissions de gaz à effet de serre est en cours. Après avoir limité le périphérique parisien à 50 km/h, l'hypercentre change sa politique de circulation. Désormais, les automobilistes traversant cette zone seront pénalisés d'une amende de 135 € à partir d'avril 2025. Seuls les résidents, les travailleurs, les personnes ayant un rendez-vous médical ou devant déposer une personne faisant un achat pourront entrer. L'arrivée de la ZTL à Paris n'est qu'une suite logique des mesures déjà en vigueur en France et à l'étranger.
La France bientôt sous pavillon ZTL ?
Avant que Paris n'installe une « zone à trafic limité », d'autres métropoles ont pris part au projet. Nantes (2012), Grenoble (2018) et Rennes (2023) sont pionnières en matière de ZTL dans l'Hexagone. L'objectif est évidemment de réorganiser l'espace public avec comme effets immédiats, la réduction du bruit et de la pollution, mais aussi donner l'opportunité de circuler paisiblement aux piétons, cyclistes, transports publics. En 2026, Lyon envisage d'installer une ZTL dans le cœur historique.
Des zones inévitables dans certaines villes
ZC (zone de rencontre), ZCR (zone à circulation restreinte), ZFE (zone à faibles émissions) et maintenant ZTL. Les politiques antivoiture se poursuivent. Pourtant, d'autres voisins européens n'ont pas attendu le 21e siècle pour envisager les zones à trafic limité. Plus de 250 ZTL existent dans huit pays européens. C'est en Italie que les premières sont arrivées dans les années 70 pour préserver le patrimoine culturel. À Florence et à Sienne, les effets positifs n'ont pas mis longtemps à s'observer. Milan, Turin et Rome ont suivi la boucle avec des aménagements selon des plages horaires précises.
Un vrai effet positif
Barcelone (Espagne), Gand (Belgique), Salzbourg (Autriche), Riga (Lettonie) ou encore Ljubljana (Slovénie) pour ne citer qu'elles, possèdent des zones à trafic limité. D'après plusieurs études, les habitants utilisent régulièrement les transports en commun et délaissent au fil du temps la voiture. À Londres, l'instauration d'une politique antipollution a permis de réduire de 63 % la population exposée au dioxyde d'azote. Qui dit meilleur climat, dit attractivité plus grande des métropoles. Et si les ZTL devenaient obligatoires ?
publié le 11 décembre à 06h00, Thibaut Simon, Media365