Voiture électrique : peut-on produire des batteries sans cobalt ?
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Au mois de mars 2024, les immatriculations de voitures électriques étaient en hausse de 9,3 % par rapport à l'an dernier en France. Mais l'empreinte écologique de ce marché suscite des interrogations.
La voiture électrique peut-elle assurer à elle seule la transition écologique souhaitée par l'Europe ? Si le marché automobile mise sur les énergies renouvelables, les procédés de fabrication et les composants des voitures sont encore loin d'être « 100 % verts ». Le débat se tourne notamment sur les batteries souvent pointées du doigt.
Les composants de la batterie
Pour rouler, la voiture électrique a besoin d'une batterie contenant plusieurs matériaux. On y retrouve le plus souvent du nickel, du manganèse et du cobalt. C'est sur ce dernier élément que nous allons nous pencher. Le cobalt est essentiel dans la sécurité d'une batterie puisqu'il prolonge la durée de vie de celle-ci. Il augmente sa densité énergétique et évite les risques d'explosion en cas de forte chaleur. Problème, le cobalt est rare. Il forme seulement 0,004 % de la croûte terrestre. D'après l'Agence internationale de l'énergie, il faudra 20 fois plus de cobalt sur le marché mondial dans les années à venir.
Des extractions problématiques
Comment utiliser le cobalt tout en respectant les normes écologiques, environnementales et humaines ? Pour le moment, son extraction est industrielle. C'est en République démocratique du Congo que se trouve le plus grand gisement de cobalt de la planète. Sur place, les conditions de travail sont loin d'être idéales. Des mineurs indépendants souvent sous-payés s'affairent pour extraire l'or bleu, sous de fortes chaleurs. Mais l'autre problème que pose l'extraction du cobalt, c'est la pollution des eaux, des sols et de l'air. C'est un gouffre écologique, quand on sait que 70 % des besoins en cobalt mondiaux proviennent d'Afrique centrale.
Des solutions ?
Plusieurs chercheurs tentent de trouver des alternatives. Et si le cobalt disparaissait des batteries ? Avant de supprimer totalement le cobalt, il faudrait en réduire sa part. Augmenter la présence du nickel par exemple, qui possède une plus grande densité énergétique, est une alternative envisagée. La « voiture verte » n'est donc encore pas pour demain ?
publié le 22 mai à 06h00, Thibaut Simon, Media365