Voiture à hydrogène : de quoi parle-t-on ?
© Hyundai, Media365
Souvent vantée comme l'alternative idéale à la voiture thermique, bien plus que la voiture électrique à batterie, la voiture à hydrogène est déjà une réalité chez certains constructeurs, mais son développement est encore balbutiant...
Aujourd'hui, quand on parle de voiture électrique, on fait la plupart du temps allusion à la voiture électrique à batteries (BEV), qui est la forme la plus répandue sur le marché. À l'image d'autres appareils électroniques à batteries (smartphone, tablette, console de jeu portable), on détermine leur autonomie en fonction de la capacité de la batterie, exprimée en kWh, et leur puissance de charge (qui correspond au volume d'électricité maximale qu'elles peuvent absorber une fois branchée), en kW. La plupart des constructeurs automobiles sont guidés par cette technologie dite « à batterie » pour le développement de modèles électriques, car c'est le savoir-faire le mieux maîtrisé. Pourtant, une alternative intéressante existe : l'hydrogène.
La voiture à hydrogène, la révolution tant attendue ?
Les voitures électriques à pile à combustible (FCEV) fonctionnent à l'hydrogène. Contrairement aux voitures électriques à batterie, les voitures à hydrogène sont plus proches des voitures thermiques dans leur utilisation et leur fonctionnement. Elles ont un réservoir à hydrogène, qu'on remplit dans des stations dédiées. En cinq minutes, le plein est fait, alors qu'il faut plusieurs dizaines de minutes pour recharger un BEV. L'hydrogène est injecté dans la pile à combustible, où il réagit avec l'oxygène pour produire de l'électricité. Ce fonctionnement simple, sur le papier du moins, les rend encore plus pratiques que les voitures électriques classiques. Elles sont également plus légères, car elles n'ont pas de grosses batteries, et elles ne rejettent que de l'eau.
Une technologie qui se heurte à de nombreuses contraintes
Mais malgré ses nombreux avantages, l'hydrogène reste pratiquement inexistant sur le marché, à cause notamment de sa technologie coûteuse, qui fait grimper les prix des véhicules concernés par rapport à leurs alternatives à batteries. On est aussi incapable pour le moment de produire de l'hydrogène « vert » ou décarboné, obtenu uniquement à partir de sources d'énergie renouvelable. Car la quantité d'énergie nécessaire pour produire de l'hydrogène est encore majoritairement fossile : nucléaire, gaz, charbon. Enfin, le manque d'infrastructure est un problème majeur : en France, il n'y a que 47 stations ouvertes au public, et guère plus de 300 dans toute l'Europe.
Peu représentée sur le canal aux particuliers
D'ailleurs, seuls deux constructeurs ont adopté l'hydrogène : Hyundai avec son SUV Nexo, et Toyota avec sa Mirai. La Honda Clarity FCEV, lancée en 2016, a disparu du catalogue en 2022. BMW commercialise aussi depuis 2023 et au compte-gouttes (moins d'une centaine), une version électrique à hydrogène de son grand SUV iX5. Pour le reste, cette technologie se démocratise surtout dans les transports publics (IVECO, Mercedes-Benz, Renault, Solaris, Van Hool), le transport routier (Hyundai, IVECO, Mercedes-Benz) et les véhicules utilitaires légers (Renault, Peugeot, Citroën, Opel). Un essor encore bien maigre pour parler de révolution technologique...
publié le 6 mai à 06h00, Quentin Pannaud, Media365