Tesla serait-elle tombée de son piédestal ?

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, publié le 19 avril

Entre crises de production, grèves répétées, manque de nouveautés et concurrence chinoise accrue, Tesla est en difficulté, et cela ne risque pas de s'arranger de sitôt.

« Tesla ne connaît pas la crise ». C'est en ces termes élogieux qu'on qualifie souvent l'excellente performance du constructeur américain, qui est parvenu, en partant de rien, à se hisser comme un acteur incontournable de l'automobile au niveau mondial. Les Model 3 (2017) et Model Y (2020) ont réussi là où tous les constructeurs historiques s'étaient cassé les dents : démocratiser la voiture électrique au plus grand nombre. À ce jeu, Tesla est toujours le premier fabricant mondial de modèles électriques (1,81 million de véhicules vendus l'année dernière), et a même hissé son Model Y comme modèle le plus vendu en Europe et dans le monde.

Tesla connaît de nombreuses crises

Mais la marque est de plus en plus chahutée. Le premier trimestre qui s'est achevé le 31 mars a vu les ventes dévisser de 8,5% par rapport à 2022, avec 386 810 modèles vendus, contre 430 000 en prévisionnel. Tesla a dû faire face à de nombreuses crises ces derniers mois, entre conflit en mer Rouge, grèves en Suède, en Norvège et au Danemark, retards de livraisons à Fremont et Berlin, et concurrence chinoise de plus en plus agressive. C'est ainsi que le groupe BYD se rapproche dangereusement de son rival américain, lui qui a vendu 1,61 million d'électriques dans le monde l'année dernière, en croissance fulgurante. Conséquence de tous ces bouleversement, le patron de la marque Elon Musk, vient d'annoncer une vague de licenciements visant à réduire de plus de 10% ses effectifs.

Une concurrence accrue dans l'électrique

Tesla souffre aussi d'un manque de nouveautés. Certes, la Model 3 a été fraîchement restylée, mais le Model Y attend toujours son tour, tandis que dans le même temps les Model S et Model X, lancés en 2012 et 2015, sont en fin de vie. Pire, il se murmure que Tesla aurait abandonné le développement de son modèle à 25 000€, la Model 2, qui devait venir concurrencer les Renault 5 E-Tech, Citroën ë-C3, Volkswagen ID.2 et Cupra Raval. En parlant de concurrence, elle explique aussi le ralentissement des ventes du constructeur, puisque de nombreuses marques ont étoffé leur gamme, et proposent des modèles fiables, bien finis, offrant de belles autonomies et se positionnant très correctement en prix. L'arrivée des Renault Scénic E-Tech et Peugeot e-3008 a par exemple de quoi inquiéter les ventes du Model Y. D'autant que, dans le même temps, ses ventes sont chahutées en Chine par les Nio, XPeng, Huawei et BYD. Seule nouveauté confirmée pour le moment, l'arrivée d'un robot-taxi 100% électrique cet été. Suffisant pour espérer garder l'avantage sur le marché de l'électrique ?

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