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Sécurité : doit-on craindre les batteries au lithium ?

© Shutterstock, Media365

Ce samedi 17 février 2024, un incendie se déclarait dans une usine abritant 900 tonnes de batteries au lithium dans le sud de la France. Un événement qui pose question en matière de pollution et sur la réelle dangerosité de ces batteries, de plus en plus utilisées dans le monde automobile.

Des questions se posent après l'incendie survenu la semaine dernière dans l'Aveyron. Un entrepôt contenant 900 tonnes de batteries au lithium a pris feu, obligeant la population à se confiner. Si le feu est circonscrit et qu'aucun risque de toxicité n'a été signalé par la préfecture, l'inquiétude est bien présente. La batterie au lithium représente-t-elle un danger ?

La batterie au lithium est-elle nocive ?

Vous avez sans doute déjà vu des vélos, trottinettes ou voitures électriques exploser en pleine rue. La faute à un défaut de batterie dans certains cas. Car oui, la batterie lithium est devenue ces dernières années le modèle économique du marché de la mobilité. Sauf que des risques existent. Si une batterie explose, il se peut qu'une ou plusieurs cellules soient endommagées à l'intérieur de la batterie. Un court-circuit se crée, provoque une surchauffe et cause un incendie. C'est pourquoi les batteries sont normalement stockées dans un coffre-fort pouvant maintenir l'explosion.

La gestion du feu : problème majeur

Alors que le Conseil européen adoptait à l'été 2023, un règlement sur les batteries et déchets de batteries visant à accélérer le recyclage et le remplacement des batteries, la responsabilité environnementale est au centre des débats. En effet, après l'incendie qui s'est déclaré dans une usine aveyronnaise, c'est la gestion du feu qui pose une vraie question. Si les incendies de véhicules électriques sont rares, une usine qui stocke des tonnes de batteries demande plus de surveillance. À titre d'exemple, un véhicule à essence brûle à 815 degrés alors qu'un véhicule électrique brûle à environ 2 700 degrés. S'il faut en général 7,5 mètres cubes d'eau pour éteindre le feu d'un véhicule à essence, il faudrait 10 fois plus d'eau dans le cas d'un VE.

Les Écologistes demandent des comptes, la population est inquiète

L'incendie dans l'Aveyron remet en cause la manipulation et le stockage d'un tel produit à proximité des habitations. L'an passé, la première gigafactory dédiée à la production de batteries était inaugurée dans le nord de la France. Un site de plus de 60 000 m2 qui produira à terme plus de 300 000 batteries par an. Avec le développement des voitures électriques et la volonté du Gouvernement de produire français, les risques sont-ils multipliés ?

Le récent événement du week-end passé en Occitanie inquiète néanmoins une partie de la population. Certains habitants ont reçu des projections de batteries dans leur jardin et ne sont pas rassurés. Tout comme les élus écologistes. Jugeant le périmètre de confinement réduit à 500 mètres insuffisant, ils demandent que des prélèvements soient effectués pas seulement dans l'air, mais aussi dans les eaux et les sols à proximité de l'usine. Des analyses à prendre au sérieux, pour la sérénité de la population environnante.

La sonnette d'alarme déjà tirée !

Depuis 10 ans, une accélération des incendies de batteries a été constatée. Lila-Anne Schiano, responsable Qualité sécurité environnement du groupe Passenaud indiquait que depuis 2019, cinq événements se sont produits. Dans certains cas, la situation était maîtrisée directement par les employés, mais dans d'autres cas, des blessures sont constatées. Le dernier événement en date remonte à octobre 2023. Une voiture électrique avait explosé sur le parking d'un IUT près de Nîmes, provoquant l'évacuation des élèves.

publié le 22 février à 08h20, Thibaut Simon, Media365

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