Renault Mégane E-Tech électrique
Tout juste dix ans après la Zoé, Renault remettait le couvert en 2022 avec un nouveau modèle électrique : la Mégane E-Tech. Cette concurrente des Volkswagen ID 3 et Tesla Model 3 ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire de Renault. Est-elle à la hauteur de cette mission ?
Elle incarne le renouveau de Renault depuis l'arrivée de Luca de Meo à sa tête en 2020. Objectif : faire table rase du passé, oublier les déboires de l'affaire Carlos Ghosn, et surtout remettre le constructeur sur les rails du succès. Nouvelle équipe, nouvelle organisation, nouveau style aussi grâce à l'arrivée de Gilles Vidal (ex-Peugeot). La nouvelle Mégane E-tech électrique change tout par rapport à sa prédécesseure. Elle est visuellement plus audacieuse, mais aussi plus cossue et technologique que son aînée thermique. Alors, pari réussi ? Réponse après deux jours passés derrière son volant, en région angevine.
Une montée en gamme réussie
D'extérieur, cette nouvelle Mégane fait un pas de géant sur le plan du design. Finis le conservatisme et les lignes sages, elle prend désormais plus de risques en adoptant cette étonnante silhouette coupé, avec un pavillon fuyant qui lui donnerait presque une allure sportive. À l'avant, le nouveau logo néo-rétro (clin d'œil au logo Vasarely introduit en 1972) trône au centre d'une calandre pleine, encadrée par des projecteurs proéminents. Ils reprennent la signature en « C » chère à Renault, et se prolongent ici en des zebras de LED, qui descendent jusqu'au pare-chocs. À l'arrière, un long bandeau lumineux court entre les phares, dont le design effilé et horizontal permet d'asseoir visuellement l'assiette de la voiture. Ce que l'on constatait de profil se confirme ici : la ligne de pavillon est très basse, et la vitre arrière réduite. Voyons voir si cela est gênant de l'intérieur...
Chic et technologique
À bord, la présentation est soignée pour un modèle de cette catégorie et avec un tel positionnement prix. Dans cette finition cœur de gamme baptisée « Techno », nous avons droit à une sellerie en simili cuir et tissu recyclé, qui habille les sièges, les panneaux de portes ainsi que le tableau de bord. Point de plastiques durs ou de matériaux low cost, l'ensemble est de très bonne facture et contribue à cette montée en gamme visuelle que l'on remarquait déjà de l'extérieur. Au centre du tableau de bord court une grande dalle numérique intégrant deux écrans de 12 pouces chacun ; l'un pour le combiné d'instrumentation, l'autre pour l'info divertissement.
Baptisé Open R Link, ce système a été développé en partenariat avec Google, et a été pensé avant tout comme une tablette tactile. Il offre une réactivité en toutes circonstances, et le parcours utilisateur est très bien pensé, si bien que l'on y navigue de manière intuitive. Google Maps y est intégré par défaut, tout comme Google Play Store pour télécharger des applications (Waze y est installé en série). Renault a tout de même maintenu des commandes physiques, sous l'écran ainsi que sur et derrière le volant (pour les commandes multimédias notamment). En parlant du volant justement, il serait temps de se mettre derrière...
Une électrique polyvalente et passe-partout
Il est aussi l'une des spécificités de l'habitacle de cette Renault Mégane : le volant adopte une forme originale, à mi-chemin entre un cercle et un carré. Pas de quoi nous rebuter, au contraire la prise en main est bonne et on n'est pas gênés lors des manœuvres. Cette version EV60 de 220 chevaux que nous essayons est désormais la seule disponible au catalogue, Renault ayant suspendu (temporairement ?) la version d'accès EV40 et ses 130 chevaux. Elle offre un agrément efficace, en ville comme sur grands axes, où le comportement se veut dynamique sans pour autant pénaliser la consommation. Sur autoroute à partir de 110 km/h, on est toutefois surpris par son niveau d'insonorisation qui est perfectible, malgré une motorisation qui, par définition, ne fait aucun bruit.
Angers, ses rues escarpées et ses nombreux pavés, offre un terrain de jeu idéal pour tester sa maniabilité et son amortissement. La direction est précise, et son faible rayon de braquage permet de se faufiler aisément. On est un peu ballotés sur les dos d'âne, mais cet amortissement souple a le mérite de bien absorber les irrégularités de la route. Quid de la visibilité alors ? Elle est effectivement réduite à l'arrière, mais le rétroviseur central peut ingénieusement (en options) permuter entre une glace traditionnelle et un écran qui retransmet par caméra grand-angle la vision arrière. Bien pensé, même si nous n'avons finalement que très peu utilisé ce système. C'est la visibilité avant qui nous a davantage dérangés, les piliers qui encadrent le pare-brise étant exagérément larges. Rien qui ne perturbe la sécurité, mais cela demande un petit temps d'adaptation.
À partir de 37 000€
La Mégane E-Tech électrique autorise une autonomie théorique comprise entre 428 et 454 kilomètres. Nous en avons parcouru près de 400 en cycle mixte, en essayant les différents modes de conduite et en jouant avec le centrage de voie et le régulateur adaptatif, ce qui est tout à fait honorable. Renault annonce un temps de recharge de 20 à 80% de 29 minutes sur chargeur rapide, grâce à une puissance de charge jusqu'à 130 kW. En entrée de gamme, la Mégane E-Tech électrique EV60 220 chevaux s'échange contre 42000€ en finition Equilibre, et à partir de 44 500€ pour la version Techno que nous avons essayée. Bonus écologique déduit, elle démarre de fait à 37 000€, dans la moyenne de la catégorie. Dommage que Renault ait supprimé la version EV40 d'entrée de gamme, qui permettait de faire baisser son prix sous la barre des 30 000€...
publié le 1 avril à 10h14, Quentin Pannaud, Media365