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Renault Espace

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Le Renault Espace est de retour et il a bien changé ! Renault continue de capitaliser sur cette appellation légendaire, avec une version allongée et à sept places du crossover Austral. Mais est-il digne de s'appeler Espace ?

Véritable icône de l'automobile, le Renault Espace a marqué l'inconscient collectif, rien que pour de bonnes raisons. Pendant quatre générations, il a perpétué ses qualités originelles, pour le plus grand bonheur des familles. Et puis le public a changé d'envies. Je sais, je radote, mais le fait est que le SUV a poussé dans le fossé cette brillante catégorie qu'était le monospace, entre-autres. Pour la cinquième génération, Renault a tenu bon. L'Espace 5 était à mi-chemin entre le monospace et le SUV. Las, cette recette mi-figue, mi-raisin n'a pas vraiment convaincu. Se posait alors une question apparue avec un autre modèle de la marque, et qui revient une fois encore avec cet Espace 6.

Un Espace, vraiment ?

L'autre modèle était l'actuelle Twingo, et la question est : pourquoi Renault s'obstine à donner un nom associé à des qualités, à un véhicule qui n'a plus ces qualités ? Question bis : les relatifs échecs des Twingo et Espace 5 (ajoute-t-on Scénic à la liste ?) ne s'expliquent-ils pas par la déception du public qui ne retrouve pas les atouts promis par le nom ? Je pense que oui, et aussi que ce nouvel Espace n'est pas plus un Espace que l'actuelle Twingo n'est une Twingo. Voici pourquoi...

Austral XL

Cette fois, donc, Renault a totalement cédé à la pression du marché. L'Espace devient un SUV, purement et simplement. Tout le monde l'a dit maintes fois, il peut être décrit comme un Austral XL. Ce qui est d'ailleurs une très bonne nouvelle. D'abord parce que l'Austral très largement considéré comme un excellent véhicule. Ensuite, si on adhère aux actuels codes esthétiques de la marque, l'Austral en est un bel ambassadeur, statutaire, élégant, discret sans être anonyme... Et à mon humble avis, l'Espace est encore plus réussi. Car l'allongement de la partie arrière étire juste ce qu'il faut la silhouette et un profil que je trouve un brin trop trapu. L'Espace est plus élancé, surtout s'il est habillé d'une couleur claire. Permettez-moi de passer en accéléré sur le chapitre cockpit (belle qualité de finition, contenu technologique de haut vol mais pas parfaitement intuitif, connectivité, batterie d'aides à la conduite, etc.) pour aller à l'essentiel.

Crossover 7 places

La raison d'être de cet allongement, c'est évidemment de justifier le nom « Espace » en proposant plus d'habitabilité, et une option - gratuite - 7 places. Vraiment, la mission habitabilité est réussie. En configuration 5 places, banquette arrière reculée à fond (elle coulisse sur 20 cm), le dégagement aux jambes aux places arrière est tout simplement royal. Et grâce à cette banquette coulissante, on peut moduler les choses pour que tout le monde à bord ait à peu près la place nécessaire. Bien sûr, avec mes 182 cm de haut, je ne ferais pas 200 km dans le coffre. Mais pour être très franc, mes genoux n'étaient pas plus à l'aise lors d'un bref trajet réalisé il y a quelques années dans le coffre d'un Grand Espace 4, pourtant 14 cm plus long que celui-ci.

Où est passé le sentiment d'espace ?

Oui, le nouveau venu a de l'espace. Mais il n'est pas un Espace. Car même s'il est spacieux, il lui manque le SENTIMENT d'espace, qu'on ressentait grâce aux vastes vitres latérales, aux flancs très verticaux, et surtout au plancher bas et plat, d'un bout à l'autre de la voiture. Dernière remarque : dans un « vrai » Espace, on pouvait retirer des sièges pour disposer d'un volume utile invraisemblable. Ici, le volume minimal est de 581 litres sans l'option 7 places, ce qui est plutôt bien pour la catégorie. Avec les 7 places (non amovible), on perd 100 litres. En même temps, il est vrai que l'automobiliste moderne n'a plus guère envie de s'enquiquiner à retirer des sièges. Quel feignant !

Un délice sur la route

Bref, le véhicule a de la prestance, il est spacieux, qualitatif, et en plus... c'est un délice sur la route. Une seule offre mécanique pour le moment : un moteur essence full hybrid, développant au total 200 chevaux et 400 Nm. La boîte auto est très spéciale, mix de diverses technologies un peu complexes à expliquer. Un seul point négatif dans cet ensemble : quand, après un virage par exemple, on remet « patate » dans un contexte de conduite engagée, il faut une bonne seconde à tous les systèmes mécaniques pour se mettre d'accord, et effectivement relancer l'accélération. Dommage, car le châssis, lui, suit de façon absolument impériale. On sent que l'Espace a perdu 250 kilos par rapport à son devancier (1 600 kilos pour un véhicule de cette taille, c'est remarquable). Ce qui le rend merveilleusement agile sur un parcours sinueux.

Dynamique et confortable

Surtout si on dispose des 4 roues directrices 4 Control, raffinement qui vaut à lui seul qu'on opte pour une des deux finitions supérieures qui le reçoivent en série. Direction, précision, mouvements de caisse, efficacité, confort de roulage... Si ce n'est ce retard à l'accélération - qu'on ne perçoit pas en conduite coulée - le Renault Espace est vraiment un excellent véhicule familial. Et j'oubliais la cerise sur le gâteau : un système hybride de très bonne facture, qui a donné une moyenne de 4,9l/100km sur un parcours mixte.

publié le 24 juin à 08h40, Quentin Pannaud, Media365

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