Pollution constructeurs automobiles : Paris veut décaler les sanctions
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Le ministre de l'Économie, Antoine Armand s'est exprimé sur les sanctions européennes prévues contre les constructeurs automobiles. La France souhaite plus de souplesse sur le calendrier.
En 2019, l'Union européenne engageait une règlementation stricte sur la pollution émise par les constructeurs. Des sanctions pour réduire les émissions de CO2 et transiter vers les énergies renouvelables. Pour rappel, les véhicules thermiques neufs seront interdits en 2035. Pour les pays concernés, le calendrier est impossible à tenir.
Paris demande de la souplesse
Le gouvernement français, par la voix du ministre de l'Économie, souhaite interpeller l'Union européenne. Si des sanctions sont prévues pour les constructeurs qui n'ont pas atteint les objectifs, Antoine Armand veut se concentrer sur 2035. Pour lui, les efforts sur la décarbonation sont déjà entamés par de nombreux constructeurs. « Ne nous tirons pas une balle dans le pied ! » a-t-il expliqué. En effet, les constructeurs sont de plus en plus engagés dans l'électrification des véhicules. Ces derniers ne devraient pas payer des amendes en 2025 selon lui. Les raisons sont simples pour le ministre. « Si nous devons infliger des amendes gigantesques aux constructeurs parce qu'ils ne sont pas allés assez vite, la première conséquence sera d'affaiblir l'investissement et surtout de renforcer nos concurrents asiatiques », a-t-il poursuivi.
Une norme difficilement atteignable ?
CAFE : la norme annuelle qui oblige les constructeurs à vendre des véhicules de moins en moins polluants. Des niveaux de consommation de carburant sont établis en fonction des émissions de CO2, du type de carburant et de la flotte de véhicules vendus. À partir de 2025, les constructeurs feront face au durcissement des normes. De plus, le contexte des ventes de véhicules électriques n'est pas favorable. Des chutes ont été observées sur le marché en septembre. Si Paris appelle à l'aide, d'autres gouvernements ont également fait entendre leur voix. Le gouvernement allemand est ouvert « à une révision » sur le projet. Le message est simple : « Nous voulons garder nos objectifs de décarbonation, mais nous avons aussi besoin de solutions pour notre industrie automobile », expliquait Bernhard Kluttig, secrétaire d'État à l'Économie à Berlin.
publié le 19 novembre à 06h00, Thibaut Simon, Media365