PLF 2026 : les carburants verts dans le viseur de Matignon
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Depuis ce mardi 14 octobre, le projet de loi de finances 2026 présenté par le gouvernement Lecornu fait grincer bien des dents chez les automobilistes.
Ces dernières heures, Matignon est devenu le centre de toutes les attentions des automobilistes adeptes du bioéthanol. En cause : la présentation du budget 2026, marqué par plusieurs mesures explosives. Si la suspension de la réforme des retraites a tenté d'apaiser les tensions, une autre mesure a fait bondir les Français. Elle vise notamment la défiscalisation des biocarburants, comme notamment le bioéthanol (E85) et le B100, du biogazole à base de colza, largement utilisé par les transporteurs. Une décision qui risque de peser lourd sur le portefeuille des Français.
Près de 50 centimes d'euros d'augmentation
« Ras-le-bol ! » L'annonce a fait l'effet d'une bombe et on peut le comprendre. Les biocarburants proposés à un tarif avantageux pourraient voir leur prix exploser dans les prochains mois. C'est en tout cas la volonté du gouvernement qui souhaite taxer davantage ces carburants. Son projet de hausse prévu sur trois ans ferait passer le prix actuel du bioéthanol de 0,71 €/L en moyenne, à un tarif compris entre 1,10 € et 1,20 €/L. Soit une hausse de 40 à 50 centimes qui ferait disparaître tout avantage économique face à l'essence et au diesel traditionnels. Pour le secteur des transports, c'est également la douche froide. Le B100, carburant compatible avec les motorisations diesel des poids lourds, verrait son prix augmenter. Une décision jugée paradoxale alors que la France multiplie les appels à la décarbonation et à la transition énergétique.
La colère monte
Certains automobilistes sont sceptiques sur l'adoption d'un tel projet. Même son de cloche pour Sylvain Demoures, porte-parole de la collective du bioéthanol. « Les parlementaires ne pourront pas voter une telle mesure qui serait vraiment défavorable au pouvoir d'achat des Français. Et en plus, en visant les carburants qui sont les plus vertueux, les plus français et les plus écologiques », explique-t-il. Pour l'association 40 millions d'automobilistes, l'inquiétude grandit après la présentation du projet. Ce changement de cap est une atteinte à la mobilité des Français et à leur pouvoir d'achat. « Non seulement le carburant devient plus cher, mais l'incitation à adopter une alternative plus écologique est affaiblie », assure l'association. Le flou persiste, mais pour l'instant, il nous reste à « espérer » puisque le budget est loin d'être adopté...
publié le 16 octobre à 07h00, Thibaut Simon, Media365