Lynk Co 01 : plus Suédois que Chinois
© Lynk Co, Media365
Unique modèle proposé par la marque chinoise Lynk Co en Europe, le 01 doit beaucoup à Volvo, avec qui il partage plateforme, motorisations, et technologies. Que vaut ce SUV sino-suédois après une semaine passée à son bord ?
C'est une marque apparue très récemment en France (2020), mais qui a déjà les ambitions des plus grandes. Lynk Co, née en Chine en 2016, est l'un des derniers bambins accouchés par le géant mondial Geely - propriétaire de Volvo et Polestar - à qui l'on doit aussi la marque Zeekr, dont les premiers modèles européens sont en cours de livraison. Ce qui la rend aussi si particulière, c'est que Lynk Co est la plus européenne des marques chinoises, ses modèles ayant été développés à Göteborg en Suède, à la China Euro Vehicle Technology (CEVT), un centre de conception et d'ingénierie où travaillent de concert des ingénieurs suédois et chinois...
Lynk Co, le premium rendu accessible
C'est là qu'est né son tout premier modèle, le 01, lancé en 2017. Il s'agit d'un SUV compact (segment C), développé sur la plateforme CMA de Volvo, qu'il partage avec les Volvo XC40 et C40, tous deux assemblés en Belgique. Il en reprend d'ailleurs la plupart des équipements et composants, à commencer par sa motorisation hybride rechargeable de 261 chevaux, la seule qui soit disponible au catalogue français. Mais dès lors, que reste-t-il à Volvo ? Lynk Co s'en distingue par son positionnement plus attractif, considéré comme du « premium accessible » : à équipements quasi équivalents, le 01 coûte ainsi 10 000€ de moins que le XC40 Recharge T5 ! Il est proposé en France sous une unique finition qui embarque de série des phares Full LED, des jantes de 20 pouces, un toit panoramique, un régulateur de vitesse adaptatif, et un écran central tactile de 12,7 pouces compatible Apple CarPlay et Android Auto. Pour les teintes de carrosserie, le choix n'est guère plus étoffé, avec seulement deux coloris proposés : bleu ou noir. Peu de choix pour le client donc, mais la promesse de délais de livraison raccourcis...
Au niveau des standards européens
À l'extérieur comme à bord, Lynk Co a soigné son 01. Contrairement à plusieurs de ses concurrents chinois qui ont joué la carte du conservatisme, il capitalise, au contraire, sur son originalité. Sa silhouette en impose, avec ses flancs étirés et ses angles marqués qui lui bâtissent une carrure musclée. Mais son dessin général est adouci par d'originaux projecteurs sur deux niveaux, dont la partie supérieure « effet faux cils », lui donne une bouille sympathique et moins sérieuse qu'il essaie de donner. Notez aussi ces petites touches de bleu sur la calandre, le pavillon et les jantes, qui apportent un peu d'originalité, bien que l'on regrette de ne pas pouvoir choisir parmi d'autres coloris, comme c'est le cas en Chine. À bord, si la présentation tout-au-noir est un peu austère (là aussi, l'Europe est non grata des selleries claires chinoises), les matériaux sont de très bonne facture (plastiques moussés, surpiqûres, inserts en chrome), aussi bien au tableau de bord, sur les contreforts de porte que sur la console centrale.
Comme une Volvo...
Une fois passé derrière le volant, ce 01 se laisse mener avec beaucoup de douceur. L'équipe sino-suédoise a particulièrement bien planché sur les trains roulants, le système d'amortissement et l'insonorisation, qui gomment les nuisances et les vibrations de caisse sans à-coups désagréables, et sans effet « chewing-gum » sur-assisté non plus. La direction aussi, est ferme et d'une grande précision - gimmick Volvo - et participe à ce confort de conduite. On regrette en revanche, une fois la batterie à plat et ses 75 kilomètres d'autonomie consommés, le caractère poussif du bloc essence (180 chevaux, à rapporter à ses 1 879 kg), qui empêche d'accélérer franco quand la route se fait plus joueuse. Heureusement, Lynk Co a opté pour une boîte automatique à double embrayage, qui passe les rapports avec beaucoup de délicatesse, et facilite les reprises malgré ce handicap pondéral. La consommation moyenne a oscillé durant notre essai entre 6,8 et 7,0 l/100 km, ce qui reste relativement faible pour un SUV à essence de ce segment. Comme autre point noir, mentionnons aussi l'écran central tactile qui a une réactivité limitée, et est empreint de quelques bugs inexpliqués, comme quand on active les clignotants ou que le smartphone prend le relai sur le système d'info divertissement intégré... Bon, avec un prix d'appel très compétitif de 44 500€, on lui pardonne ces quelques défauts de jeunesse...
L'avis de la rédaction
Original par son look, cossu par sa présentation, le Lynk Co 01 coche la plupart des cases du confort et du comportement que l'on est en droit d'attendre sur le segment. Un « manifeste » réussi pour cette jeune marque tout juste débarquée en France, qui s'apprête à multiplier les modèles chez nous malgré sa notoriété encore balbutiante. Méfiez-vous de l'eau qui dort...
Les + de la rédaction
L'excellent rapport prix/équipements
Un confort et des qualités dynamiques au top
Son look original qui séduit
Les - de la rédaction
Son bloc essence qui accélère poussivement
La réactivité du système d'info-divertissement
Le peu de possibilités de personnalisation
publié le 14 février à 05h00, Quentin Pannaud, Media365