Les voitures hybrides rechargeables sont-elles vouées à disparaître ?
© Lexus, Media365
Dans le collimateur de l'État qui les accuse de rouler trop souvent batterie à vide, les voitures hybrides rechargeables pourraient être fortement impactées par les nouvelles taxations gouvernementales.
Alors que le marché continue sa lente transition vers le 100% électrique, de nombreux acheteurs, encore fébriles à l'idée de passer vers cette énergie, se tournent vers les hybrides, et les hybrides rechargeables. C'est net : entre 2018 et 2023, la part des immatriculations de modèles hybrides rechargeables est passée de 1% à 9% en France (d'après la plateforme PFA). Comme leur nom l'indique, les hybrides rechargeables allient les avantages des voitures thermiques à celles des voitures électriques. Elles peuvent fonctionner indifféremment en thermique qu'en électrique sur plusieurs dizaines de kilomètres, sous réserve que la batterie soit pleine, bien entendu. Contrairement à un hybride « classique » où la voiture gère intelligemment et en indépendance les passages entre thermique et électrique.
Les hybrides rechargeables dans le viseur de l'État
C'est justement pour cette première raison qu'elles sont désormais dans le collimateur du Gouvernement, qui leur reproche de rouler trop souvent batterie à vide, en utilisant uniquement le moteur thermique. Étant donné que ces modèles sont exemptés de malus écologique (leur motorisation électrique abaissant drastiquement leurs rejets de CO2), le manque à gagner est criant pour l'État. En réaction, il a déjà supprimé au 1er janvier 2023 le bonus écologique en faveur de ces véhicules, qui n'est désormais réservé qu'aux modèles électriques à batterie et à hydrogène. La « chasse aux sorcières » continue en 2024, avec l'abaissement au 1er janvier dernier du malus au poids de 1,8 tonne à 1,6 tonne . C'est un net premier pas vers la taxation de ces modèles, qui sont bien plus lourds que leurs homologues thermiques, du fait de leur imposante batterie.
Le marché se contracte déjà
En réaction, plusieurs constructeurs ont déjà supprimé de leur gamme certains modèles hybrides rechargeables, notamment Renault qui ne les propose plus sur ses Captur et Mégane. Cette technologie étant déjà coûteuse à développer pour les constructeurs automobiles, la fin des aides et ces nouvelles taxations devraient encore rebuter les clients, car ils sont en moyenne déjà plus chers que leurs équivalents hybrides. D'autres constructeurs pourraient suivre, donc...
publié le 29 mars à 06h00, Quentin Pannaud, Media365