Green auto

Les voitures électriques passent mal du côté des entreprises

© Shutterstock, Media365

D'après un récent rapport publié par l'ONG Transport & Environnement, 6 entreprises sur 10 ne respectent pas la loi d'orientation des mobilités.

Dévoilée en 2019, la loi d'orientation des mobilités (LOM) prévoyait notamment l'électrification des flottes de voitures de sociétés. En effet, la loi indique qu'au 1er janvier 2024, la part de véhicules à faibles émissions devait être de 20 %. Sont concernées les entreprises, collectivités et administrations possédant une flotte de plus de 100 véhicules légers. Cinq ans après, les rapports de l'ONG Transports & Environnement ne sont pas élogieux envers les 3 447 sociétés concernées par cette réglementation. 60 % des entreprises françaises ne respectent pas le quota minimal de 20 % de voitures électrifiées dans leur parc automobile.

Des entreprises qui ne jouent pas le jeu

Pour Léo Larivière, responsable Transition Automobile chez Transports & Environnement, l'objectif n'est pas de dénoncer, mais d'inciter à la transition écologique. Pour rappel, l'arrêt des ventes de voitures neuves à moteur thermique est prévu pour 2035. « L'objectif est d'envoyer un message aux directions des grands groupes pour leur dire qu'une loi a été votée et qu'il faut la respecter. Ça fait deux ans, il n'y a pas d'excuse pour ne pas le faire », détaille Léo Larivière. Les rapports se basent sur les immatriculations de voitures neuves et d'utilitaires en 2023.

Un coût à l'achat trop élevé ?

Plusieurs grandes entreprises ne se montrent pas comme les « bons élèves » de cette loi. En effet, pour Carrefour et la SNCF par exemple, les voitures électriques et hybrides rechargeables représentaient 4 % des véhicules achetés l'an dernier. Pire, ce chiffre descendait à 1% au sein de Air Liquide ou Illiad (maison mère de Free). D'après ces entreprises, le coût élevé des voitures électriques est un frein à la transition vers une énergie durable. Un argument qui ne convainc pas l'ONG Transport & Environnement. « Il faut regarder sur le long terme. Quand on utilise une voiture électrique, il y a le coût à l'achat, mais aussi le carburant, l'entretien, l'assurance, la maintenance » explique l'ONG. L'ensemble des coûts à prendre en compte montre qu'une voiture électrique peut être plus rentable par rapport à une voiture à moteur thermique. Surtout si ces entreprises investissent dans une flotte importante de véhicules à faibles émissions.

Du 100 % électrique ?

D'autres entreprises tentent de respecter la loi d'orientation des mobilités. La part globale des véhicules électriques et rechargeables est supérieure à 60 % pour TotalEnergies, la Sanef et Spie notamment. Rappelons que la voiture électrique représentait 16 % de part de marché l'an dernier en France. Afin de convaincre les entreprises de rouler avec des voitures moins polluantes, la loi d'orientation des mobilités pourrait être révisée pour donner plus de moyens aux sociétés de transiter vers l'électrique. De plus, l'utilisation des voitures hybrides rechargeables pourrait être retirée. La loi permet aujourd'hui d'avoir 10 % de ce type de véhicule dans le parc automobile des sociétés. Mais ce véhicule est bien moins vert qu'il n'y paraît.

publié le 20 février à 06h00, Thibaut Simon, Media365

Liens commerciaux