Les voitures à hydrogène ont-elles encore un avenir ?

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Les chiffres de vente de l'année 2024 ne sont pas encore officiels, mais les prévisions sur l'état de forme de la voiture à hydrogène n'annoncent rien de bon. Depuis son lancement, cette énergie n'a pas trouvé son rythme de croisière.
La voiture à hydrogène ne date pas d'aujourd'hui. À la fin des années 90, les spécialistes prévoyaient un bel avenir à cette énergie révolutionnaire. Rouler pour rejeter de l'eau, il est vrai que le concept a tout pour séduire. Toyota s'est positionné comme le porte-drapeau de l'hydrogène dans le monde. Emmenant un tas de constructeurs dans son sillage. Mais qu'en est-il aujourd'hui, alors que 2025 vient de sonner à notre porte ? Sur le premier semestre 2024, les ventes totales atteignaient 5 600 unités contre plus de 8 000 en 2023 sur la même période. Le marché de l'hydrogène recule.
La pile à combustible n'a pas trouvé de clientèle
Réseau de distribution, concurrence de l'électrique, faible offre sur le marché... Les raisons du timide décollage de l'hydrogène sont multiples. Trouver une station de recharge d'hydrogène en France est compliqué. En 2023, on totalisait à peine 70 stations sur le territoire. D'ici 2030, l'objectif est d'atteindre les 1 000 stations dans l'Hexagone. Actuellement, le développement de l'hydrogène reste concentré à quelques secteurs spécifiques. Les flottes de taxis, certains services de transports de voyageurs ou encore dans le monde industriel accueillant des véhicules à hydrogène. Dans le monde automobile, les initiatives sont peu concrètes et peinent à se généraliser.
Toyota et c'est tout ?
Pour pérenniser le secteur de l'hydrogène, il faut évidemment des acteurs influents. Problème, les constructeurs historiques voient leurs chiffres de vente s'affaiblir. Toyota a par exemple écoulé 661 unités entre janvier et novembre 2024 sur le segment de l'hydrogène. À la même période un an plus tôt, le constructeur japonais atteignait les 1 525 unités. Le marché mondial n'affiche pas meilleure mine avec une chute de 69 % en un an. Les Mirai, fer de lance du transport écologique lors des Jeux olympiques de Paris 2024, ont connu une baisse de 54 % par rapport à 2023. Le plus gros problème reste la faible densité des constructeurs sur le marché. Outre Toyota, on citera le Français Hopium avec sa Machina Vision, prévue pour 2025. C'est le cas aussi de NamX. Plus loin dans le temps, BMW proposera son iX5 Hydrogen d'ici 2028, voire 2030. Hyundai et le Nexo semble accompagner Toyota sur le marché, mais là encore les résultats 2024 ne sont pas à la hauteur des espérances. Laissons encore du temps à l'hydrogène pour s'imposer. Du temps oui, mais jusqu'à quand ?
publié le 31 janvier à 07h00, Thibaut Simon, Media365