Les niveaux de CO2 en hausse malgré l'essor des voitures électriques

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Une étude de l'Agence européenne pour l'environnement pointe du doigt un drôle de paradoxe : alors que le marché continue de s'électrifier, les émissions de CO2 des voitures neuves ont augmenté en 2024. Et un pays en particulier y est pour beaucoup.
La statistique a de quoi interroger alors que les ventes de voitures électriques continuent de progresser en Europe (+23,9% au premier trimestre de cette année) : les émissions de CO2 des voitures neuves ont grimpé de 0,4 g/km sur le continent l'année dernière, s'établissant en moyenne à 106,8 g/km. C'est le constat établi par l'Agence européenne pour l'environnement, un chiffre certes plus bas que la limite maximale autorisée par l'UE en 2024 (115,1 g/km), mais qui inquiète pour les objectifs 2025, fixés par Bruxelles à 93,6 grammes par kilomètre. Bon, l'Union européenne a entretemps fait machine arrière, et mis en place une période de tolérance jusqu'en 2027 , pour que les constructeurs auto puissent lisser leurs émissions.
L'Allemagne y est pour beaucoup
Mais comment expliquer un tel revirement ? Toujours d'après l'étude, la grande responsable de cette hausse serait... l'Allemagne, qui est à elle seule responsable d'un quart des immatriculations de voitures neuves en Europe. Le pays avait décidé pour l'année 2024 de supprimer du jour au lendemain ses précieuses subventions fédérales pour l'achat d'une voiture électrique. Résultat, les ventes pour ce type de modèles se sont effondrées (-27,4% !), et la part des modèles électriques dans le parc est passé de 19% à 13%. Dans le même temps, les ventes de voitures à essence ont progressé de 1,4%, et celles de voitures hybrides de 30,2%. Mais cela n'a pas été suffisant pour contenir l'augmentation des émissions de CO2, qui ont atteint 117,1 g/km dans le pays en 2024 (+3,5%).
La France s'en sort (plutôt) bien
L'étude explique, enfin, que sept pays européens ainsi que la Norvège et l'Islande respectent déjà les exigences de l'Union européenne en la matière. La France fait partie des moteurs de ce changement : les émissions moyennes au niveau nationales sont passées de 98,2 g/km en 2023 à 94,1 g/km l'année dernière, signe que, progressivement, le marché continue de s'électrifier.
publié le 30 juin à 06h00, Quentin Pannaud, Media365