Thibaut Simon, Media365, publié le 13 mars
Après les tensions existantes en Suède entre les concitoyens et l'usine américaine, c'est désormais en Allemagne que Tesla voit sa cote de popularité battre de l'aile.
Et si les voitures électriques disparaissaient d'un simple référendum ? La question est un peu brutale, mais elle a le mérite d'exister suite à l'implantation des gigafactories en Europe, vues d'un mauvais œil par une bonne partie de la population. En effet, le géant américain Tesla doit encore convaincre avant de produire plus de 500 000 véhicules par an en Europe. Lancée en 2022, la gigafactory de Grünheide (Berlin) emploie aujourd'hui 12 000 personnes sur un site de plus de 300 hectares. Afin d'augmenter la production, Elon Musk avait un projet d'extension en tête. Sauf que ce plan ne fait pas l'unanimité.
Une contestation locale
Dans la région du Brandebourg, près de Berlin, Tesla est dans une position délicate. L'entreprise a présenté son projet d'extension de 170 hectares, mais les habitants se sont déplacés en masse pour contester. Un référendum organisé avec 70 % de taux de participation, soit 5 400 personnes. Le non l'a emporté à 64 %, preuve du mécontentement des locaux sur l'implantation d'une telle usine. L'un des vice-présidents de Tesla, Rohan Patel a respecté cette décision populaire et s'est exprimé sur le travail que l'entreprise doit encore réaliser : « C'est une bonne occasion pour redoubler nos efforts et notre travail avec toutes les parties prenantes. » Tesla ne lâchera pas de sitôt le projet !
La voiture électrique à l'épreuve des associations écologiques
D'après les médias allemands, le maire de la ville ne passera pas en force pour que le projet de Tesla soit accepté. La balle est du côté de l'entreprise américaine qui voit pourtant les avantages à l'extension d'un tel site. En effet, la firme souhaite remplacer le transport routier par le transport ferroviaire via la construction d'une gare de marchandises. De plus, l'usine prévoit des entrepôts de stockage supplémentaires et une crèche d'entreprise. Assez pour convaincre les habitants et les associations de défense de l'environnement ?
L'exemple suédois
Alors que la France a lancé sa propre production de batteries dans le nord de la France avec la première de ses quatre gigafactories du groupe ACC (Automotive Cells Company), la Suède est en conflit avec Tesla. Les salariés du site se sont vu refuser une convention collective sur les salaires et le temps de travail. Le pays entier s'est mobilisé, soutenu par des voisins comme la Norvège, la Finlande ou le Danemark. Le chantier est en cours et prendra du temps avant un accord total. De quoi mettre en péril l'avenir de la voiture électrique ?