Le superéthanol E85 est-il mauvais pour la planète ?

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, publié le 10 mai

Bien plus écologique que l'essence et le diesel, l'E85 permet de réduire de 70 % les émissions de CO2. Sauf que la nouvelle version du superéthanol est en réalité un peu plus polluante qu'on le croit...

La solution pour rouler de manière écologique se nomme peut-être superéthanol. Moins cher à la pompe que le diesel ou le sans-plomb, ce carburant issu de la biomasse, c'est-à-dire qu'il utilise des matières premières comme le blé, le maïs ou les betteraves, plaît du côté des automobilistes. Avec une hausse d'installation de boîtiers de 23 % sur l'année 2023, la France comptabilise maintenant plus de 370 000 véhicules roulant au superéthanol.

Vraiment économique !

Avec un prix sous les 1 € le litre - l'E85 est en baisse et avoisine même les 0,899 € /L - le superéthanol est avantageux par rapport aux carburants classiques. Si vous roulez 13 000 kilomètres par an, l'économie est de 574 € par rapport au SP95. Un bon point pour le secteur du transport qui représente encore 32 % des émissions de CO2 dans le pays. Pourtant, nous sommes loin du consensus sur l'utilisation de ce carburant renouvelable.

Le kit de conversion

Afin d'optimiser les performances de ce carburant, votre véhicule doit être équipé d'un kit de conversion. Surtout si votre voiture n'est pas fabriquée à la base pour cet usage. Mais il y a un problème, car la plupart des propriétaires, dont le véhicule n'est pas conçu pour recevoir du superéthanol, n'ont pas installé de kit de conversion. Ils prennent le risque de mettre du E85 dans le réservoir prévu pour de l'essence ! Le moteur est alors endommagé et les polluants sont davantage relâchés dans la nature. Autre point noir, le superéthanol « vert » prend sa source... en dehors de la France.

Un bilan carbone plus important ?

Pour fabriquer du superéthanol, il faut prévoir des matières premières comme cité auparavant. Sauf qu'elles sont importées de l'étranger pour 48 % d'entre elles sous forme de biocarburant. 10 % viennent notamment du Brésil. Puis, il y a la question des huiles usagées. Pour rappel, le superéthanol se compose de matières premières de 65 à 85 % et d'au minimum 15 % de sans plomb classique. Afin de remplacer l'essence, on utilise de l'huile de cuisson usagée par exemple. Selon une étude de l'ONG Transport et Environnement, 60 % de ces huiles usagées viennent de Chine. Résultat, le bilan environnemental du superéthanol n'est pas positif.

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