Le sport mécanique se met au vert
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Souvent critiqué et pointé du doigt comme une discipline polluante, le sport mécanique tente de reverdir son image.
0,3 % : c'est le pourcentage que représente le sport mécanique dans les émissions de CO2 du secteur des transports en France. Une faible part même si certains considèrent ce sport comme une aberration écologique. Comme l'explique Jérôme Lachaze, responsable RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de l'Automobile Club de l'Ouest, « dans l'imaginaire collectif, la course automobile et le développement durable, ce n'est pas compatible ». Pourtant, des solutions existent pour décarboner les compétitions automobile et moto.
Des compétitions moins polluantes
Des projets sont en cours pour diminuer les émissions de CO2 des voitures et des motos lors des courses. La première bonne nouvelle, c'est l'arrivée de championnats verts, tels que la Formule 4 française. Un championnat de monoplaces qui est le premier à utiliser un biocarburant 100 % renouvelable. Le Championnat de Formule E est également organisé depuis 2014 ; des compétitions regroupant des monoplaces propulsées par un moteur électrique. Autre projet, des voitures à hydrogène ambitionnent d'avoir leur propre catégorie aux 24 Heures du Mans en 2027. Les catégories jeunes en sport mécanique ne sont pas en reste. La catégorie junior de motoball - un sport collectif qui se joue avec un ballon et des motos de 250 cm3 sur un terrain - va passer à l'électrique. Mais le sport mécanique doit encore travailler sur d'autres aspects.
Les déplacements comme principale mission !
Si le secteur est aujourd'hui critiqué, c'est en partie pour la pollution générée par les déplacements lors des événements. D'après la répartition des émissions liées à l'organisation d'une compétition de sports mécaniques en 2022, on remarque que 82 % des émissions sont liées aux déplacements. Le roulage des pilotes par exemple est responsable de seulement 7 % des émissions. Par contre, l'arrivée des spectateurs sur le site de la compétition, le transport des voitures et motos ainsi que le voyage des équipes sur les circuits sont la partie la plus polluante ! Lors des week-ends de compétition, les embouteillages sont légion et il est quasi impossible de rejoindre les circuits en transports en commun, car ils sont excentrés. Difficile dès lors de réduire l'impact environnemental induit par le public.
Un avenir vert
Mais heureusement pour le secteur du sport mécanique, les passionnés sont conscients de l'impact écologique. Ce sont souvent les jeunes qui ont « le réflexe écologique ». Le Mans prend les devants pour inciter les spectateurs à profiter tout en ayant la main verte. Un « green ticket » est proposé lors de l'événement pour récompenser les spectateurs venant avec un moyen de transport écologique (en échange d'une preuve) et bénéficier ainsi de 10 % de réduction sur leur place. L'an passé, 6 700 spectateurs en ont bénéficié contre 2 100 en 2022. Preuve que le sport mécanique prend un tournant écologique majeur.
publié le 20 mars à 06h00, Thibaut Simon, Media365