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Le Canada impose de lourdes taxes aux véhicules chinois

© BYD, Media365

Après l'Europe et les États-Unis, c'est le Canada qui vient de décider d'importants droits de douane pour les véhicules chinois qui débarquent sur ses routes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'y sont pas allés de main morte.

En mai dernier, les États-Unis décidaient de frapper les importations de voitures chinoises de taxes importantes. Depuis quelques jours, l'Europe en fait de même. De manière bien plus mesurée toutefois. Eh bien ! c'est aujourd'hui au Canada de leur emboîter le pas.

100% de taxe !

Tandis que l'Europe engage des discussions avec les constructeurs pour définir les taux d'importation définitifs, adoucissant au passage les taux pour les marques les plus collaboratives, le Canada opte pour la ligne dure. Une stratégie similaire à celle des États-Unis, en introduisant une taxation maximale sur les véhicules chinois. Ainsi, le gouvernement canadien a annoncé une taxe de 100 % sur les voitures électriques et hybrides importées de Chine, emboîtant ainsi le pas à son voisin. Cette mesure s'ajoute en outre à une taxe existante de 6,1 % sur les produits chinois, ce qui va donc peser indubitablement dans la balance des prix. Selon un porte-parole du ministère des Finances, cette décision vise à contrer la « politique de surproduction délibérée de la Chine qui menace l'industrie mondiale des véhicules électriques ». De plus, le Canada prévoit d'appliquer une taxe de 25 % sur l'acier et l'aluminium importés de Chine. Cette mesure pourrait marquer le début d'une série de surtaxes, le gouvernement étudiant actuellement des taxes supplémentaires sur les batteries, les semi-conducteurs, les minéraux stratégiques, et les produits liés à l'énergie solaire.

Le Mexique, grand gagnant de cette guéguerre commerciale

Les risques pour la Chine dans cette escalade commerciale ont déjà été soulevés plusieurs fois, notamment en raison de sa surcapacité actuelle qui pose un vrai problème sur son marché domestique, incapable d'absorber les volumes. Une situation qui pourrait bien profiter à un acteur inattendu. Le Mexique semble en effet bien placé pour tirer parti de cette situation. En effet, pour contourner ces taxes, la solution, ou en tout cas une partie de la solution, réside dans une relocalisation de la production vers un pays qui entretient des relations commerciales favorables avec celui qui impose ces taxes. Dans ce contexte, le Mexique apparaît comme une option plus économique que ses voisins du nord pour lequel il reste un partenaire commercial privilégié. Avec d'autant plus de sérieux que le pays dispose déjà d'un vrai savoir-faire en matière de production automobile puisque Audi ou encore Stellantis y ont déjà des usines. D'ailleurs, plusieurs entreprises chinoises comme BYD, Chery et MG envisagent déjà cette possibilité. Reste à voir quelle sera la réaction de Washington face à cette possibilité, d'autant plus à l'approche des élections présidentielles américaines, à l'issue plus incertaine que jamais.

publié le 29 août à 05h00, Thibaut Simon, Media365

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