Le biocarburant est-il mauvais pour la planète ?
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Un récent rapport de la Cour des comptes européenne n'est pas tendre avec le biocarburant. Manque de disponibilité, effet néfaste sur la biodiversité, la solution d'avenir bat de l'aile.
« Les biocarburants sont censés contribuer aux objectifs de neutralité climatique de l'UE et au renforcement de sa souveraineté énergétique. » Les mots de Nikolaos Milionis, membre de la Cour des comptes européenne, sonnent comme un motif d'espoir dans la définition de ce que sont les biocarburants. Une alternative concrète aux énergies fossiles. Pourtant, la suite du discours du responsable de l'audit n'apporte aucune garantie sur ce carburant de substitution. Développement trop lent, problème de durabilité et des coûts trop élevés... le rapport européen noircit le tableau. Alors qu'il faut environ 10 ans entre la recherche et la mise sur le marché du biocarburant, le temps semble jouer contre cette énergie renouvelable.
Le biocarburant
Entre 2014 et 2020, l'UE a alloué 430 millions d'euros pour développer les biocarburants. L'objectif est simple ; il faut réduire les émissions du secteur des transports de 90 % par rapport au siècle dernier, d'ici 2050. L'obtention de cette énergie se fait grâce à la biomasse, à savoir de la matière d'origine végétale, animale, aquatique. Mais aujourd'hui, les conclusions sont différentes. Pourquoi ? La biomasse est en pénurie et la biodiversité est attaquée !
Les avions en ligne de mire
Pour accompagner le passage au tout électrique, les biocarburants sont censés réduire l'empreinte carbone du secteur aéronautique. Le principal problème rencontré est l'incapacité des pays de l'UE à produire suffisamment de carburants durables. Si les avions sont concernés, le secteur routier n'y échappe pas non plus.
Plusieurs freins
Rouler de manière écologique engendre également des conséquences sur l'environnement. Si le recyclage des batteries est visé sur le marché de l'électrique, les biocarburants semblent moins « verts » que l'on ne le pense. En 2021, les biocarburants représentaient 4,3 % des carburants consommés dans le monde dans le secteur des transports routiers. Avec une forte demande, la disponibilité se réduit et les « avantages environnementaux surestimés ». Produits à partir de matières premières issues de l'agriculture, les biocarburants attaquent les sols et l'eau. Cela pourrait avoir un effet pervers et augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Pour faire face à ces problèmes, le biocarburant est souvent mélangé à des énergies fossiles (bioéthanol ou biogazole). Une solution viable économiquement et écologiquement ?
publié le 31 décembre à 06h00, Thibaut Simon, Media365