L'interdiction de vendre des voitures à moteur thermique bientôt annulée ?

, publié le 14 février

En octobre 2022, la Commission européenne votait le texte interdisant la vente de voitures à moteurs à combustion au sein de l'Union à dater de 2035. Une décision que menace aujourd'hui de renégocier le plus grand parti européen après les élections de juin.

Le 27 octobre 2022, l'Europe des 27 votait la fin de la commercialisation des voitures à moteur thermique à partir du 1er janvier 2035. Sont concernées les voitures essence et diesel bien entendu, mais également celles roulant au GNV, au Bioéthanol, au GPL, ainsi que les hybrides, qu'elle soient rechargeables ou non. Bref, toutes les voitures qui nécessitent l'usage d'une énergie « à brûler ». Une décision qui pousse donc naturellement vers les voitures électriques à batterie en dehors de toute alternative crédible écologiquement ou commercialement à court terme. L'hydrogène montre ses limites en matière de production « verte » et d'efficience énergétique (l'utilisation réelle pour faire avancer la voiture face aux pertes engendrées tout au long du processus), et les carburants synthétiques propres ne sont encore trop embryonnaires que pour entrevoir une production à large échelle à prix abordable d'ici 10 ans.


Révision dès que possible

Toutefois, cette décision qualifiée « d'historique pour le climat » par le député européen Pascal Canfin, continue de faire grincer des dents. À tel point que le Parti populaire européen (PPE), plus grand groupement de l'hémicycle européen, souhaiterait aujourd'hui revoir cette interdiction « dès que possible », selon un document révélé par le média politique Euractiv. Cette note de bas de page figure donc noir sur blanc dans le projet de document officiel du parti. Cela ne sera toutefois pas pour tout de suite, puisqu'il faudra attendre les élections du 9 juin prochain. Il pourrait d'ailleurs ne s'agir que d'un mouvement électoraliste, cette interdiction continuant à soulever de nombreuses critiques et levées de bouclier chez de nombreux Européens. Galvanisés sans doute par le ralentissement des ventes des modèles électriques, et le nombre croissant de constructeurs qui commencent à repousser leur virage vers le tout-électrique au profit de modèles de transition comme le plug-in hybrid.

Précédents

C'est en effet loin d'être la première fois que cette décision est contestée. Les discussions pour arriver à un consensus s'étaient déjà faites dans la douleur et avaient nécessité plusieurs concessions. Les pays à l'industrie automobile forte comme l'Allemagne et l'Italie réclamaient, et ont obtenu, une dérogation d'une année supplémentaire pour les voitures dites « de niche », à savoir les modèles produits en petite série, principalement par les constructeurs de luxe (Ferrari, Lamborghini...). Puis en mars dernier, l'Allemagne, bientôt rejointe par d'autres pays, menait une fronde contre la ratification définitive de cette loi, demandant de nouvelles exceptions. L'Europe était bien obligée de plier face aux revendications pour éviter un naufrage pur et simple du projet. Et obtenait que les voitures fonctionnant aux carburants synthétiques puissent continuer leur carrière au-delà de 2035. À condition toutefois que ceux-ci soient neutres en carbone, ce qui pour l'heure est loin d'être gagné.

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