Green auto

Innovation : Les faux bruits de moteur se multiplient sur les voitures électriques

De plus en plus de constructeurs automobiles développent des sons plus fantaisistes les uns des autres pour leurs modèles électriques. Un phénomène qui pose question.

Les voitures électriques sont de plus en plus populaires en France comme dans le reste de l'Europe , portées par la décision de la Commission de bannir le thermique des pays de l'Union à partir de 2035. Les constructeurs automobiles ne cessent d'innover pour répondre aux besoins croissants des consommateurs, en termes d'autonomie, de recharge, d'équipements et de technologies. Mais ils sont confrontés à un défi important et d'un genre nouveau : le manque de bruit traditionnel associé aux moteurs à combustion interne. Une spécificité propre aux voitures électriques, qui pose problème pour la sécurité des autres usagers (et notamment des piétons), et qui rebute certains acheteurs à se tourner vers cette technologie, l'habitude du bruit étant, pour certains, gages de confort et de sécurité au volant. Pour remédier à cela, certains constructeurs ont commencé à développer des sons artificiels pour leurs voitures électriques...

Des sons artificiels pour la sécurité comme pour le confort

L'introduction de faux sons pour les voitures électriques vise à alerter les piétons de la présence du véhicule, en imitant les bruits familiers des moteurs traditionnels. Ces sons peuvent varier, allant de tonalités subtiles à des simulations plus proches des bruits de moteurs à essence. Depuis le 1er juillet 2019, toutes les voitures électriques en circulation dans l'UE doivent être dotées d'un avertisseur sonore (« AVAS »), qui doit s'activer (entre 56 décibels minimum et 75 décibels maximum) quand elles passent sous les 20 km/h. Ceci dit, Nissan avec Leaf (2009) et Renault avec sa Zoé (2012) par exemple, n'ont pas attendu cette date pour le faire. Au-delà de cette obligation légale, de plus en plus de marques développent des sons artificiels sur leurs modèles électriques sportifs ou davantage orientés « plaisir ». C'est le cas des Abarth 500e, Porsche Taycan, Audi RS e-tron GT, de plusieurs modèles Mercedes, etc. Toyota, qui a récemment présenté son prototype d'une sportive électrique, baptisée FT-Se, songe même à offrir à ses clients la possibilité de télécharger le bruit/la mélodie qu'ils souhaitent que leur voiture émette !

Vers encore plus de nuisances sonores ?

Mais la généralisation de cette pratique soulève quelques questions et défis. Tout d'abord, il existe des préoccupations liées à la standardisation des sons artificiels. Chaque constructeur pouvant avoir sa propre approche, cela pourrait créer une cacophonie de bruits artificiels sur les routes , dans nos rues et nos quartiers. Un « trop plein » qui réduirait la sécurité pour les autres usagers, et pourrait provoquer des nuisances sonores intempestives...

publié le 24 janvier à 06h00, Quentin Pannaud, Media365

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