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Carburants synthétiques : l'Europe à la traîne ?

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Si l'Europe était jusqu'il y a peu aux avant-postes en matière de carburants de synthèse ou e-fuels, elle a été dépassée il y a peu par une autre puissance mondiale, mais laquelle ?

Les voitures électriques ne sont pas l'unique voie à suivre pour décarboner les moyens de transport. Pour ce faire, certains constructeurs, notamment japonais et coréen, croient dur comme fer à l'hydrogène. D'autres investissent en revanche dans les carburants de synthèse également appelés synthétiques ou e-fuels. Mais qu'est-ce donc en réalité et pourquoi l'Europe, autrefois aux avant-postes, se retrouve aujourd'hui à la traîne en la matière ?

Les carburants synthétiques, c'est quoi ?

Comme leur nom l'indique, les carburants de synthèse sont entièrement conçus et produits par l'homme. Ils sont fabriqués à partir de dioxyde de carbone et d'hydrogène. Exactement comme les carburants actuels, les e-fuels émettent aussi du CO2, mais ce dernier est réutilisé pour produire à nouveau du carburant synthétique. Les émissions produites par les e-carburants sont équivalentes à celles utilisées pour en fabriquer. Résultat, ils ne rejettent pas davantage de CO2 dans l'atmosphère et sont donc « neutres » pour l'environnement.

Quels avantages pour les e-carburants ?

L'un des grands intérêts des carburants synthétiques ou e-fuels, c'est qu'aucune adaptation n'est nécessaire aussi bien d'un point de vue mécanique que pour les distribuer ! N'importe quelle voiture fonctionnant à l'essence ou au diesel pourrait donc faire le plein d'un e-carburant adapté dans une pompe comme on le fait aujourd'hui. Malheureusement, à l'heure actuelle, la production de ces carburants de synthèse est (très) coûteuse... Les e-fuels sont en effet environ 10 fois plus chers à fabriquer que l'essence ou le diesel !

La Chine (également) devant l'Europe en matière de carburants de synthèse

Décarboner le parc automobile sans avoir à le renouveler, c'est forcément (très) alléchant. Résultat, dès leur annonce, l'Europe a marqué son intérêt pour les carburants synthétiques. Aujourd'hui, 32 % de la production mondiale d'e-fuel est d'ailleurs concentrée sur le Vieux Continent. Mais l'Europe a récemment été dépassée par la Chine qui croit également en ce nouveau type d'énergie ! Désormais, cette dernière dispose de 40 % de la capacité de production mondiale. Après les batteries, la Chine pourrait donc également devenir le leader mondial dans le domaine des carburants de synthèse. C'est à se demander ce que fait l'Europe, autrefois leader dans le secteur, mais qui se retrouve une nouvelle fois à la traîne face aux autres puissances mondiales, plus particulièrement la Chine...

publié le 10 mai à 09h10, Sébastien Vanhouche, Media365

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