Bioéthanol : Et si votre véhicule roulait... au bois ?
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Dans les Landes, une usine s'est lancée dans la production d'un bioéthanol nouvelle génération. Celui-ci est fabriqué à partir de pin maritime.
Conduire avec du bois dans son réservoir. L'idée paraît délirante, mais elle va pourtant voir le jour d'ici quelque temps. Ce biocarburant de deuxième génération sera commercialisé par Esso - filiale du pétrolier ExxonMobil - et devrait atteindre une production de 21 millions de tonnes sur les trois prochaines années. Grâce à cette énergie, 2 500 véhicules par an pourront en profiter via les carburants E5, E10 et E85. Coût de l'investissement : 37 millions d'euros.
Du pin pour faire avancer les voitures
Dans les Landes, une petite commune du nom de Tartas accueille une bioraffinerie gérée par le groupe américain Ryam (Rayonier Advanced Materials). L'usine s'est lancée dans un projet innovant : produire du carburant à partir de résidus de pins. Comment ce processus fonctionne-t-il ? Si on évoque le bois, on pense évidemment au phénomène de déforestation. Sauf qu'ici, aucune coupe de bois supplémentaire n'est prévue. L'usine produit de la cellulose servant aux secteurs cosmétique et pharmaceutique. Elle récupère par la suite le sucre généré par cette cellulose et le transforme. Ce sucre est directement issu des résidus de bois. Via un processus de fermentation, distillation et déshydratation, les résidus de pins, riches en sucre, forment du bioéthanol réutilisable.
Un respect des objectifs européens
Grâce à ce procédé, l'usine pourra alimenter les stations avec un carburant écologique nouvelle génération. Un bon point pour le secteur des biocarburants, souvent critiqué pour la dégradation des terres agricoles. De plus, la raffinerie des Landes respecte les enjeux européens. Selon la directive RED II, les États membres ont l'obligation d'incorporer au minimum 14 % d'énergie renouvelable dans les transports d'ici 2030, dont 3,5 % issus des biocarburants de seconde génération*. L'IFP Energies Nouvelles en Belgique s'est penché sur l'intérêt du bioéthanol de deuxième génération. D'après l'institut, il permet de réduire jusqu'à 85 % les émissions de gaz à effet de serre.
*On appelle biocarburants de deuxième génération, des carburants issus de la biomasse, c'est-à-dire produits à partir de matière première non alimentaire comme les déchets agricoles (paille, tiges, tronc). Ils se différencient de la première génération utilisée à partir de céréales, betteraves par exemple.
publié le 16 octobre à 06h00, Thibaut Simon, Media365