publié le 9 octobre
Dans l'imaginaire collectif, la limousine est un long paquebot automobile voguant mollement d'aéroports en palaces. Dès lors, cette Mercedes-AMG S 63 4Matic+ Limousine (ouf!) semble quelque peu incongrue, avec ses 612 chevaux et un 0 à 100 km/h bouclé en seulement 3,5 s. À quoi donc peut bien servir un tel engin ? Le meilleur moyen de le savoir, c'est d'aller faire un tour avec. Une balade en deux épisodes : d'abord dans son élément naturel, à savoir les rues cannoises ; ensuite, on s'éloignera de sa zone de confort en s'attaquant... à la montée du Col de Vence ! Est-ce bien raisonnable ? C'est ce qu'on va voir !
Démesure absolue
Côté look, il ne s'agit que d'un lifting de mi-carrière. Les stylistes se sont donc concentrés sur les pièces les plus faciles à modifier, à l'image des optiques, dotées d'une nouvelle signature visuelle, de la calandre, désormais ornée de doubles barres, ou du bouclier. Dans l'habitacle, on note surtout l'apparition d'un nouveau volant à trois branches. Pour le reste, l'habitacle d'une Classe S est plus que jamais un cocon qui vous abrite du monde extérieur derrière un épais double vitrage. À l'arrière, on oscillera suivant la configuration entre opulence et décadence, le summum étant atteint avec le siège « Executive » pour l'occupant de la place du maître : un fauteuil façon classe affaires qui s'incline jusqu'à 43 degrés, avec repose-pieds et support pour les jambes.
Malgré son gabarit XL, la S 63 se révèle étonnamment maniable. Sa boîte égrène ses rapports sans l'ombre d'un à-coup, tandis que le ronron du moteur se fait discret. Les palmiers de la Croisette défilent, se reflétant sur l'interminable capot. La vie est douce et belle ! Enfin presque, car on note quelques trépidations de suspensions à basse vitesse. Mais assez flâné : les 612 ch du nouveau V8 4.0 biturbo AMG (qui remplace l'ancien 5.5 biturbo) piaffent d'impatience. Alors on règle le GPS sur le Col de Vence, et on file !
Entre les deux, une petite portion de l'A8 permet vérifier la qualité de l'insonorisation, la tenue de cap impériale, et la vigueur des accélérations en sortie de péage. Quant aux différents assistants à la conduite, il permettent une semi-autonomie en maintenant la voiture dans sa voie, mais aussi en ajustant automatiquement la vitesse en fonction des limitations ou de la courbure des virages. Mais cette étape autoroutière est vite terminée, et voici enfin la D2 tant attendue qui mène au col de Vence, quelque 650 m plus haut. Autant le dire tout de suite, sur ce terrain de jeu pourtant pas du tout adapté à ce genre de voiture, la S 63 épate ! Le plus étonnant, ce sont les sensations procurées par le châssis. Par rapport à la précédente S 63, la direction semble plus précise, le train avant apparaît plus incisif. Quant au roulis, il est totalement neutralisé par les suspensions actives, letout en préservant le confort en toutes circonstances, même dans le plus extrême mode « Sport+ ». La quadrature du cercle, facturée près de 200 000 € tout de même !