publié le 5 mars
Jaguar se convertit à vitesse grand (SU)V aux crossovers ! Après le F-Pace, et en attendant le modèle 100 % électrique I-Pace, voici le E-Pace, le premier 4X4 de loisirs compact de la marque britannique. Ses tarifs restent élevés, avec un premier prix à 35 700 € en diesel de 150 ch ! Comme son grand-frère, le E-Pace entend balayer les hésitations en misant sur la séduction. Et il est clair que l'engin détonne, avec son look ramassé, sa ligne de pavillon fuyante et sa lunette arrière inclinée. Dans l'habitacle, la présentation est résolument sportive, avec une planche de bord inspirée de celle de la F-Type. L'écran tactile du système d'infodivertissement InTouch Control de 10 pouces, en série sur tous les modèles, est réactif et plutôt ergonomique. En revanche, l'instrumentation virtuelle n'est fournie d'office que sur la finition haute HSE (736 € sur les autres versions). D'une manière générale, les options sont d'ailleurs nombreuses et viennent alourdir une facture déjà salée. Et malgré l'empattement généreux, l'habitabilité arrière est juste moyenne. Mais le coffre est spacieux : 577 dm³.
Petit, mais costaud
Le E-Pace est proposé avec cinq motorisations : deux essence (250 et 300 ch) et trois diesels (150, 180 et 240 ch), tous des quatre-cylindres conçus en interne par Jaguar. Pour cet essai, seules les deux variantes les plus puissantes étaient disponibles. Celles-ci ne sont livrables qu'avec une boîte automatique à 9 rapports et la transmission intégrale. Dénommée P300, la version essence de 300 ch manque de caractère, avec une sonorité quelconque et une boîte boîte automatique hésitante. Mieux vaut se tourner vers la version 2.0 diesel de 240 ch (dénommée D240), qui dispose d'un couple plus généreux (500 Nm) et de deux turbos séquentiels qui lui procurent une solide réserve de puissance à bas régimes.
En revanche, les performances déçoivent au regard de la puissance affichée : le E-Pace D240 met ainsi 7,4 s pour accélérer de 0 à 100 km/h, contre 6,6 s pour le BMW X1 xDrive25d de 231 ch. Il faut dire que le SUV Jaguar pèse 1 851 kg à vide, soit presque... 300 kg de plus que le X1 ! Cet embonpoint a aussi une influence sur le comportement routier, avec un manque d'agilité surprenant pour un modèle revendiquant sa sportivité. Les versions P300 et D240 possèdent pourtant la transmission Active Driveline, qui intègre deux embrayages humides sur l'essieu arrière afin de pouvoir vectoriser le couple et réduire le sous-virage. Sur route ouverte, pourtant, ce système ne se fait guère ressentir.
Plus gênant pour un engin dont la vocation première reste avant tout familiale : les suspensions sont fermes. Très, très fermes ! L'E-Pace fatigue vite sur longs trajets, tant il met les vertèbres à rude épreuve. La suspension pilotée optionnelle permettra peut-être de résoudre le problème, mais elle n'était pas disponible à l'essai et ne sera pas commandable avant le printemps prochain (son prix : 1 155 €). En l'état, le Jaguar E-Pace donne l'impression d'avoir raté le coche...