publié le 17 septembre
Pour sa cinquième génération, le Honda CR-V n'a pas ménagé ses efforts : tout est nouveau. Même le design rompt avec celui de son prédécesseur. La face avant se veut plus agressive et les phares 100% led sont de série sur toute la gamme. A bord, la sobriété est de mise. Le dessin de la planche de bord est sans charme et les matériaux qui la composent sont de facture assez moyenne. Et si les assemblages ne méritent pas d'être critiqués, la précision des ajustements ne bat pas non plus de records.
En attendant l'hybride
En revanche, le CR-V se distingue par l'espace qu'il offre à bord. Les passagers ne manquent pas de place, y compris, pour ceux qui occupent la banquette du second rang, pour les genoux et la tête. En revanche, le troisième rang, optionnel est à réserver aux courts trajets et/ou aux jeunes enfants. Les bagages seront tout aussi à l'aise que leurs propriétaires. Sous le cache-bagages, ce sont 561 l qui sont disponibles. En rabattant tout ou partie de la banquette, celui-ci progresse jusqu'à 1 756 l et la longueur maximale du plan de chargement atteint 1,83 m, soit des valeurs parmi les toutes meilleures de la catégorie. Le niveau de confort est également à mettre au crédit du CR-V. Les déformations de la chaussée ne sont quasiment pas répercutées à bord et les bruits particulièrement bien filtrés.
Comme promis par Honda, le diesel déserte le compartiment moteur du CR-V. Pour le moment, seul deux 1.5 i-VTEC turbocompressés sont disponibles sur notre marché. Pour cet essai, nous disposions du plus puissant des deux, seul bloc disponible avec la transmission à variation continue. Sur le papier, ses 193 ch paraissent suffisant pour assurer des performances au-dessus de la moyenne. Dans les faits, la faible valeur de couple (243 Nm) et le mariage avec une boite CVT, certes très douce, mais manquant cruellement de réactivité, donne un SUV plutôt indolent. Les accélérations et, surtout, les dépassements demandent pas mal d'anticipation. Mais le poids conséquent (1 600 kg à vide) et la souplesse presque exagérée des suspensions ne plaident toutefois pas en faveur d'un comportement dynamique. Voilà qui trahit clairement les ambitions du CR-V : séduire davantage les clientèles nord-américaine et japonaise que celle du Vieux Continent. Et s'il fallait un exemple de plus, la consommation, qui se tient aux alentours de 9 l/100 km en rythme coulé mais ne craint pas de dépasser les 12 l/100 km si on taquine un peu l'auto, en fournit un excellent. Honda France est d'ailleurs parfaitement conscient de ce handicap et ambitionne de vendre, dès 2019, au moins 80% de CR-V avec la future motorisation hybride.
Outre des passages à la pompe rapprochés, cette gourmandise soumet également le CR-V au paiement d'un malus écologique conséquent puisqu'il s'établit, pour 2018, à 3 660 €. Dommage, car le prix de cette version Exclusive, à la dotation plus que complète, reste raisonnable dans cette catégorie. Certes, débourser 44 030 € n'est pas à la portée de tous, mais pour s'offrir l'un de ses rivaux allemands pareillement équipés, il faudra tabler sur 3 000 à 6 000 € supplémentaires, hors malus.