publié le 1 juillet
Alors que les remous du « dieselgate » n'ont pas totalement disparu, Audi en renouvelant sa S6 la dote d'un moteur... Diesel ! Pourquoi ? Pour plaire aux gros rouleurs. En effet, grâce à un rendement supérieur à celui de l'essence, le diesel offre, à performances égales, une consommation moindre, donc moins d'émissions. Côté pollution, les nouveaux filtres à particules arrêtent 99,9 % de celles-ci, alors que deux systèmes aident à réduire drastiquement les Nox : le catalyseur d'oxydation, et le dispositif SCR, à injection d'urée (ou AdBlue).
Politiquement incorrecte
Ainsi, la S6 récupère le V6 3,0 l TDI bien connu, ici doté d'une double suralimentation, composée d'un compresseur électrique activé par un système à 48 volts et d'un turbo. Le premier fonctionne, quand on sollicite l'accélérateur (il réagit en 250 ms), jusqu'à un régime moteur de 1 650 tr/mn. Ensuite, le turbo à géométrie variable prend le relais. Conséquence, le couple est du genre plantureux, atteignant la valeur impressionnante de 700 Nm dès 2 500 tr/mn, alors que la puissance atteint 349 ch. En matière de performances, le maxi est régulé à 250 km/h, et le 0 à 100 km/h se voit exécuté en 5,0 s : amplement suffisant ! Enfin, la consommation officielle moyenne s'établit à 6,3 l/100 km, ce qui, pour une auto de 2 050 kg aussi puissante est très bas.
Nous prenons le volant d'une Audi S6 dotée des roues arrière directrices optionnelles, dans les environs de Rodez. Côté qualité, le nouvel habitacle ne fait pas oublier celui de l'ancien modèle, mais l'ensemble demeure de très haut niveau. Les écrans TFT sont omniprésents, ceux ornant la console centrale (afficheur multimédia et panneau de contrôle de la clim) étant tactiles, de type haptique. L'ergonomie est plutôt bien jugée, la position de conduite idéale et le siège nanti d'un excellent maintien.
En ville, cette Audi S6 se signale par une grande douceur de fonctionnement, qui subsiste sur route et autoroute. Le moteur émet un grondement feutré, la boîte ZF à 8 rapports agit sans se faire remarquer, la suspension filtre presque tout : voici une monture idéale pour voyager ! Quand on lève le pied, le compte-tours retombe vite à zéro (mode roule libre actif durant 40 s), et en roulant aux limitations, on arrive à ne pas dépasser les 7,5 l/100 km de moyenne, qui autorise une autonomie de 900 km environ. Cela dit, il s'agit d'une S6 et non d'une 55 TDI, alors quid du sport ? Quand on tape dedans, le V6 administre des accélérations et reprises impressionnantes, sans jamais avoir l'air de forcer. Cela dit, le plus étonnant se produit en montagne. Quand on connait le manque total de mordant du train avant de l'ancienne S6, on est surpris de la réactivité de celui-ci, d'autant qu'il est commandé par un volant consistant et assez informatif. S'ajoute le train arrière directeur qui rend cette lourde routière très agile dans les routes de montagne. De surcroît, l'adhérence est importante, la motricité évidemment totale, le sous-virage très lointain et si on la brusque, la S6 accepte de déverrouiller son train arrière. Mieux, le freinage se montre puissant et endurant pour ce type d'auto : Audi sait enfin s'adresser aux gens qui aiment conduire, même sur ses grosses berlines. Certes, à la réaccélération, on note une certaine latence due à la boîte, certes dans les changement d'appui, on sent le poids de la voiture, mais au final, on est séduit par le compromis réalisé par la S6, entre confort, performances, efficacité et frugalité.