Végétalisation des centres-villes : où sont passés nos parkings ?

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, publié le 18 mai

Supprimer des places de stationnement au profit de centres-villes écologiques, c'est la dure équation à laquelle la France doit faire face. Deux points de vue s'affrontent sur ce débat entre commerçants et politique publique. L'apparition d'espaces verts va-t-elle nuire à l'attractivité des villes ?

L'aménagement du territoire ces dernières années doit répondre à des besoins écologiques évidents. Face à la pollution et au réchauffement climatique, une solution a été trouvée par les municipalités : le verdissement des centres-villes. Problème, cette transformation du paysage nécessite la suppression de certaines places de stationnement. Un projet qui ne fait pas l'unanimité.

Espaces verts

Vous l'aurez remarqué en vous baladant ; les arbres, parcs et espaces verts font désormais la part belle aux centres-villes. Moins de voitures pour plus d'espaces piétons et plus de mobilité douce, telle que les vélos, trottinettes ou navettes autonomes, le nouveau visage de nos communes prend forme. Verdir ces espaces doit lutter contre les îlots de chaleur et permettre aux habitants et touristes de marcher dans des rues basses en émission de CO2. Oui mais voilà, cette idée impacte une partie de la population. En effet, l'intégration d'espaces verts condamne les parkings et donc des places pour les automobilistes désirant se rendre en centre-ville.

Commerçants oubliés ?

La végétalisation provoque le mécontentement des commerçants qui voient de plus en plus de personnes s'éloigner des centres-villes. Un taux de fréquentation en baisse pour les restaurants et cinémas comme l'explique Thierry Fontaine, président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de Lyon : « Si on met trop de temps à trouver une place de stationnement pour aller déjeuner au resto, ou dîner, au bout d'un moment on se dit qu'on va ailleurs ». Dans la métropole du Rhône, 1 700 places de stationnement ont été supprimées au profit de parkings pour vélos, voitures partagées et électriques.

Sauver l'environnement : oui, mais intelligemment

Apporter plus de verdure dans les centres-villes, l'idée plaît sur le principe. Cependant, les habitants demandent également de déplacer plutôt que de supprimer les options pour se garer. À Roman-sur-Isère dans la Drôme, 485 places seront supprimées pour des arbres. Une situation inquiétante pour l'activité des commerçants. Si la ville de Colmar en fera de même, un nouveau parking de 700 places verra le jour. Si une partie de la population reste sceptique face à ces projets, une autre voit d'un bon œil cette installation. Pour rappel, 7 Français sur 10 témoignaient d'un manque d'espaces verts pendant le confinement. Une transformation est en cours ! Selon l'Observatoire des Villes Vertes, Angers, Nantes et Metz ont été récompensées en 2020 pour leur politique verte. Pour ou contre ces projets verts, les villes ont entamé le processus. À Oslo, la capitale norvégienne est constituée de 68 % d'espaces verts et a déjà supprimé certains accès aux voitures dans le centre-ville.

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