La Métropole lilloise instaure un écobonus aux péages

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, publié le 2 avril

C'est officiel, le dispositif visant à rémunérer les automobilistes qui font le choix de ne pas emprunter les péages de l'A1 et l'A23, est lancé. L'objectif est de réduire le trafic aux heures de pointe.

Un dispositif inédit arrive en France sur les autoroutes A1 et A23. Le « péage positif » ou écobonus mis en place par la Métropole lilloise prend forme. Ce modèle issu des Pays-Bas consiste à rémunérer les automobilistes qui empruntent un autre itinéraire ou qui laissent la voiture pour se déplacer, aux heures de pointe. Comment cela fonctionne-t-il ?

Tout d'abord, une phase d'inscription débute le 3 avril pour sélectionner les participants au projet écomobilité. Sur le site de la Métropole du Nord, vous aurez jusqu'au 12 mai pour vous faire connaître et vous serez informé de votre éligibilité entre le 26 juin et le 1er septembre. Sur les deux autoroutes choisies, des caméras analyseront au quotidien les véhicules éligibles.

Ce n'est que le 4 septembre que le dispositif sera lancé et que vous pourrez être rémunérés.

Éviter les heures de pointe

Une fois sélectionné, vous devrez télécharger l'application « changerçarapporte », pour renseigner le trajet non effectué.

Deux créneaux sont à retenir pour les automobilistes qui ne rouleront pas :

En direction de Lille entre 7h et 9h.
En partance de Lille entre 16h30 et 18h30.

Chaque trajet non effectué rapportera 2 euros, dans une limite de 80 euros par mois.

Réduire les bouchons

Le projet financé en grande partie par l'État et complété par une aide de la Métropole à hauteur de 3,3 millions d'euros espère attirer plus de 5 000 volontaires. Le trafic pourrait ainsi baisser de 6 à 10 % sur ces deux axes. Pour un coût total d'environ 11 millions d'euros sur neuf mois, l'enjeu est de changer les habitudes des automobilistes et de fluidifier les trajets. Mais est-ce vraiment efficace ?

Contestation écologique

Certaines voix se sont élevées pour tirer la sonnette d'alarme sur la mise en place d'un tel système. En effet, le projet repose sur la confiance des automobilistes, qui seront contrôlés de manière aléatoire, une fois inscrits sur l'application. Contrôlé, mais pas fliqué !

Selon les écologistes, cette mesure reste « pro-voiture ». Ce bonus permet de réduire le trafic, mais pas de le supprimer au profit d'un autre moyen de déplacement. Cette décision permet de « mieux circuler en voiture », selon Frédéric Héron, économiste des transports à l'université de Lille.

Il y a également un effet pervers sur le long terme. Les automobilistes qui n'empruntent plus ces axes seront remplacés par de nouveaux automobilistes, qui verront plus de place sur l'autoroute, et qui pourraient dès lors reformer des embouteillages.

Il faudra voir lors du lancement du projet si les adhérents sont au rendez-vous pour donner du crédit à cet écobonus. Positif selon vous ?

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