À bord des ferries, la dernière croisière des véhicules électriques...

, publié le 5 mars

La société norvégienne de transport maritime, Havila Krystruten, a décidé d'interdire les véhicules électrifiés à bord de ses navires. Une décision, qui pourrait être lourde de conséquences pour le marché de l'électrique et du tourisme de masse.



Et si vous deviez oublier les croisières à cause d'un refus de prise en charge de votre véhicule électrique ? C'est en tout cas ce que la compagnie norvégienne Havila Krystruten a décidé. L'année dernière, l'incendie, qui a causé le naufrage du Felicity Ace, a posé question. Avec plus de 4 000 voitures du groupe Volkswagen à bord, dont une bonne partie en électrique, l'événement avait fait débat sur le transport des véhicules électriques et hybrides. Si la raison de l'incendie est encore inconnue à ce jour, les compagnies maritimes vont-elles continuer à transporter ces véhicules ? 

Dangereux, mais pourquoi ?

Color Line, autre compagnie norvégienne a annoncé que des dispositifs spéciaux de surveillance pour détecter les gaz dangereux étaient installés à bord de leurs ferries. Car oui, les voitures électriques posent problème en cas d'incendie et ce sont les batteries lithium, qui sont visées. Dans un lieu clos, l'explosion d'une batterie complique l'intervention des pompiers. D'épaisses fumées s'échappent rapidement avec de l'oxygène dans l'air, et de l'eau en quantité doit être apportée pour circonscrire le feu.

Pourtant, les voitures électriques représentent 80 % des ventes de voitures neuves en Norvège. Mais l'interdiction du transport de ces véhicules pourrait avoir d'autres conséquences.

Le tourisme impacté ?

Marseille, troisième au classement des ports d'escales de croisières les plus importants d'Europe, pourrait voir les chiffres du tourisme baisser comme d'autres villes. Si les véhicules électriques ne sont plus acheminés à destination, les touristes continueront-ils à utiliser les ferries ? En Corse par exemple, le réseau de bornes de recharge est peu développé comparé à la métropole. Ces deux raisons pourraient réduire considérablement le trafic de bateaux transportant des véhicules électrifiés.

Pour le moment, l'ensemble des compagnies européennes ne s'est pas prononcé en faveur d'un refus de prise en charge des véhicules électriques. Rappelons que les accidents sont rares. Mais avec le développement du marché électrique et les annonces européennes de l'arrêt des moteurs thermiques pour 2035, les risques d'accident seront plus grands.

Une vraie « fausse » solution ?

La compagnie CMA-CGM, spécialisée dans le transport vers les DOM-TOM, annonçait récemment la suppression des véhicules électriques à bord de ses navires. Mais une solution aurait été trouvée !

La société a imaginé des containers réfrigérés pour transporter les véhicules électriques et ainsi éviter une surchauffe de la batterie. Mais avec quelles conséquences environnementales ? Cette idée pourrait simplement déplacer le problème de la consommation d'énergie.

Beaucoup de questions restent en suspens et une politique commune devrait peut-être statuer sur le transport ou non des véhicules électriques à l'avenir.

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