Conseils : Faut-il encore acheter une voiture thermique ?

Conseils : Faut-il encore acheter une voiture thermique ?©Pixabay, Media365
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, publié le 12 avril

Législation, prix d'achat et de revente, coût à l'usage, autonomie : il existe de grandes disparités entre la voiture thermique traditionnelle et la voiture électrique, qui a le vent en poupe depuis plusieurs années. Alors, est-il toujours intéressant de faire confiance au thermique ?



Une réglementation de plus en plus sévère avec les voitures thermiques

En France et en Europe, les voitures thermiques traditionnelles font l'objet d'une véritable chasse aux sorcières qui freine leur achat, voire leur utilisation au quotidien :

Plus de thermique en 2035 : C'est une décision dont nous vous parlons souvent : celle de l'Union européenne de bannir la vente de modèles thermiques en 2035. Il deviendra après cette date de plus en plus difficile de circuler dans les pays européens avec un modèle diesel ou essence.
Les ZFE se multiplient : Les zones à faibles émissions (ZFE) se multiplient partout sur le territoire, et notamment dans les centres des grandes agglomérations. Elles restreignent la circulation des véhicules les plus polluants, si bien que pour les essence ou diesel anciens il sera à terme impossible de circuler dans ces zones.
Les malus écologiques : Ils sont de plus en plus sévères vis-à-vis des voitures thermiques. Les malus écologiques à l'achat peuvent plomber les prix de vente des voitures thermiques, notamment ceux des véhicules disposant d'un moteur à la forte cylindrée ou aux fortes émissions de CO2. Il est ainsi plafonné en France à 40 000€ !

De nombreuses aides en faveur de la voiture électrique

En parallèle des nombreuses mesures visant à restreindre l'achat ou l'utilisation d'une voiture thermique, d'autres politiques incitent à se tourner vers des modèles électrifiés et notamment électriques :

La prime à la conversion : elle soutient le remplacement d'un véhicule polluant (essence ou diesel) en faveur d'un véhicule « plus propre » : à l'électrique ou à hydrogène. Elle peut s'élever jusqu'à 6 000€ en fonction des caractéristiques du véhicule mis à la casse et de la catégorie socio-professionnelle des personnes éligibles.
Le bonus écologique : Il peut être cumulé avec la prime à la conversion et vise à obtenir une enveloppe financière pour l'achat d'un véhicule électrique ou à hydrogène. Son montant est plafonné à 7 000€ pour une voiture particulière et 8 000€ pour un véhicule utilitaire.  
Les aides à l'installation d'une borne : Pour une utilisation facilitée d'une voiture électrique au quotidien, l'État a mis en place des mesures pour aider à l'installation de bornes à domicile. Parmi elles, on retrouve notamment un crédit d'impôt jusqu'à 300€, et une TVA à taux réduit de 5,5%. Il existe aussi diverses aides locales au niveau de la région, du département ou de votre communauté de communes, n'hésitez donc pas à vous renseigner.

Des disparités de prix entre thermiques et électriques

Il est vrai que dans le contexte actuel d'explosion des prix du carburant, rouler au quotidien en voiture thermique peut coûter cher. À l'heure actuelle le prix du litre de sans-plomb 95 est en moyenne de 1,95€, et de 1,84€ pour le diesel.  Mais même si le prix au kW d'électricité est bien inférieur à celui du litre de carburant, il ne faut pas oublier que le prix moyen d'une voiture thermique neuve (26 000€ en France) est bien inférieur à celui d'une voiture électrique (35 000€ en France, bonus et aides déduites).

À l'utilisation, une voiture thermique apparaît toutefois plus chère qu'une voiture électrique. Même s'il faut ajouter au prix d'achat d'une voiture électrique l'installation d'une borne voire la location de la batterie, elle coûte finalement bien moins cher en entretien car s'avère plus facile à réparer que les modèles thermiques, qui possèdent beaucoup plus d'architectures complexes et de pièces en mouvement. On estime ainsi que le coût d'entretien d'un modèle électrique, par rapport à un modèle thermique, est réduit de 30%. Concernant la revente enfin, la valeur résiduelle d'une voiture thermique baisse beaucoup plus rapidement que celle d'une voiture électrique, en cause les restrictions qui visent les modèles essence et diesel, et la crainte de ne plus pouvoir circuler librement avec un tel modèle à l'avenir.

La voiture thermique, moins contraignante au quotidien

C'est un point qui est déterminant selon l'utilisation que vous souhaitez faire de votre voiture au quotidien. La voiture thermique présente des contraintes bien moins importantes que la voiture électrique :

L'autonomie : elle est en moyenne de 300 kilomètres pour une recharge de voiture électrique, mais de 500 kilomètres pour un plein de voiture essence. La voiture électrique bride donc beaucoup plus les déplacements qu'une voiture thermique, et c'est un choix qui sera déterminant selon l'utilisation que vous souhaiterez en faire. L'électrique est avantageuse pour de courtes distances, notamment en ville, alors que  pour les gros rouleurs et sur longues distances, le thermique reste la référence.
Le temps de recharge : un plein de carburant sur une voiture thermique est en moyenne de 5 minutes, contre plusieurs dizaines de minutes, voire plusieurs heures pour une voiture électrique. Certes, ce dernier chiffre dépend de la puissance de la borne utilisée, mais même les modèles les plus rapides à charger (et aussi les plus onéreux) demandent un temps de recharge de 20 à 30 minutes. Une voiture électrique apparaît à nouveau comme contraignante pour ceux roulant fréquemment ou sur longues distances.
L'accessibilité des bornes : c'est aussi un sujet qui fait débat, car les nouveautés électriques se multiplient, mais l'installation des bornes de recharge est plus longue à mettre en place sur l'ensemble du territoire. Le plan du Gouvernement d'atteindre les 100 000 bornes de recharge en France en 2022 n'a pas été atteint, nous en étions à fin décembre à 82 000 bornes. À noter que parmi elles, combien permettent une recharge rapide en quelques minutes, et combien en plusieurs heures ? Les difficultés liées au paiement en station (carte de recharge, carte bancaire...) galvanisent aussi ce défi à recharger sa voiture électrique partout.

En définitive, le thermique n'est pas mort, loin de là. Il reste une alternative plus commode à l'électrique en fonction de la zone dans laquelle vous résidez, de l'utilisation que vous faites de votre voiture au quotidien, et aussi du budget que vous être prêts à lui allouer.

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