Armée d'un turbo, la Porsche 917, pour ne citer qu'elle, a fait des ravages en compétition, notamment en Can Am. Maîtrisant cette technologie de suralimentation, le constructeur de Zuffenhausen a décidé de la transférer sur ses modèles de route, à commencer par la 911, dont un concept Turbo est présenté dès 1974. En 1975, la version de production est commercialisée, qui fait énormément parler d'elle. Outre que sa soufflante est alors très rare (en Europe, seul BMW l'a déjà exploitée commercialement), elle rend la 911 extrêmement performante, mais aussi assez délicate à piloter. Une voiture de connaisseurs ! En sus, sa carrosserie élargie et dotée d'un bel aileron arrière fait chavirer bien des curs : l'auto entre presque immédiatement dans la légende. Par la suite, Porsche déclinera presque tous ses modèles en Turbo, à l'exception notable des 928, 968 et surtout Boxster/Cayman : il s'agit de ne pas faire d'ombre à la 911 !
Downsizing oblige, le spécialiste allemand met sur le marché dans les années 2010 des modèles à moteur turbo mais sans en faire référence dans leur appellation. Au contraire, il décorrèle le badge Turbo du type de motorisation employé puisqu'il l'accole sur sa Taycan... électrique ! Elle désigne alors simplement une version haut de gamme et extrêmement puissante. Les joies du marketing...
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Porsche 924 Turbo (1978 -1983)
Pour corriger son manque de puissance initial, la 924 reçoit un turbo en novembre 1978, portant sa cavalerie de 125 à 170 ch. Très performante (aussi rapide qu'une 911 SC) mais chère, elle se signale par son museau percé de nombreuses petites prises d'air, des jantes spécifiques et une peinture bicolore. Sa suspension a naturellement été adaptée. En 1980, elle passe à 177 ch, ce qui accroit encore sa vélocité, mais elle continue de manquer d'homogénéité, surtout face à la 944. La 924 Turbo termine sa carrière en 1983, non sans avoir été déclinée en d'attractives GT et GTS. Près de 12 000 unités produites.
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