En ne considérant que les voitures de route, en après-guerre, on peut considérer que Renault a commercialisé la première petite sportive. Dès 1951, en effet, la Régie propose une version allégée et préparée mécaniquement de sa petite 4CV : la 1063. Plus tard, Amédée Gordini transforme la paisible Renault Dauphine en petite familiale épicée, la 1093, puis développe la R8 Gordini, qui deviendra une formidable école de pilotage. Cette dernière donnera des idées à Simca, lançant la 1000 Rallye en 1970. Au fil des évolutions, celle-ci en prendra le relais, devenant une bête de compétition, efficace mais peu polyvalente. Mais en 1976 est commercialisée la Golf GTI. Sa force c'est de réaliser une synthèse de toutes celles qui l'ont précédée : outre ses performances exceptionnelles, elle satisfait aisément à un usage quotidien, grâce à sa mécanique sans histoires, sa praticité (hayon, banquette rabattable) et son relatif confort. En cela, elle innove, et initie un mouvement qui sonnera le glas des sportives bon marché qui l'ont précédée et coupés de grande série. La concurrence aura du mal à se mettre à son niveau. Malgré leurs qualités, les Talbot Sunbeam Lotus, Fiat Ritmo Abarth, Renault 5 Alpine et Alpine Turbo, pour ne citer qu'elles, échouent, et c'est d'un protagoniste assez inattendu que vient la première riposte réellement dangereuse. Cet outsider est français : Peugeot, avec sa 205 GTI, lancée début 1984. La formule est la même que sur la Golf : petite caisse agile, gros moteur, prix abordable, agrément maximal. L'année suivante, Renault lâche sa bombe, la 5 GT Turbo, encore plus performante que la Peugeot : la guerre est déclarée. Le losange, au contraire du lion, persévèrera puis fera la course en tête avec ses Clio Williams et RS, ainsi que sa formidable lignée de Mégane RS, dont la récente Trophy R constitue une apogée. Quant à Peugeot, après quelques errements, il a su se remettre à niveau avec sa 208 GTI 30th, mais aussi sa surpuissante 308 GTI : 272 ch. Pour sa part, Citroën n'a pas démérité, loin de là, avec ses excellentes Visa GTI, AX Sport, Saxo VTS 16v et DS3 Racing pour ne citer qu'elles. L'avenir ? Il sera électrifié, donc lourd
Voici un florilège de ces petites bombes en voie de disparition, leur dernière représentante étant la Renault Mégane
© Renault
Renault 5 Alpine Turbo (1981 - 1984)
Cette bombinette au losange, c'est la première citadine de grande série à moteur turbo. Son vieux 1 397 cm3 atteint la bagatelle de 110 ch ! Malheureusement, le châssis est à la peine. Mais on fait le plein de sensations, surtout que la petite pointe à près de 190 km/h. Avec des suspensions dérivant de celles de la 4L ! Beaucoup ont tapé, d'autres ont été décimées par la rouille, aussi cette R5 est-elle très rare en bon état. A partir de 15 000 euros. Cote stable.
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