Rien n'est jamais simple ni logique dans l'approche qu'a le monde politique de l'automobile. Après avoir nettement favorisé le diesel fiscalement, par de moindres taxes sur le carburant ainsi que des incitations fiscales, le voilà qui tape dessus sans retenue. Les prix à la pompe ont ainsi grimpé de plus de 11 cts/l depuis le début 2018 et ce n'est pas fini.
Favoriser le diesel en France s'est d'abord expliqué dans les années 70 par les demandes des professionnels du transport, puis dans les années 2000 par la nécessité de réduire les émissions de CO2, afin de limiter le réchauffement climatique. Les moteurs diesels ont en effet un meilleur rendement énergétique que ceux à essence, donc consomment moins à performances égales, ce qui se traduit logiquement par moins d'émissions de gaz.
Mais voilà, un rapport de l'OMS de 2012 démontre que le diesel est cancérigène. Sauf qu'il faut bien lire sa fiche technique. La conclusion a été établie après une étude menée durant 10 ans sur des Américains travaillant au fond des mines et exposés en permanence à de grosses machine diesel à la technologique antique... Rien à voir avec les voitures modernes, très filtrées, roulant en milieu ouvert. Et rien ne montre qu'ils auraient été moins été exposés à la maladie si ces machines avaient brûlé de l'essence.
Quoi qu'il en soit, le Gouvernement a décidé d'augmenter les taxes sur le diesel, dont une étude récente montre qu'ils produiraient des nano-particules nocives, qui resteraient en suspension dans l'air au lieu de s'écraser au sol comme la bonne vieille suie des vieux mazouts... qui eux aussi pouvaient produire ces nano-particules !
L'autre souci du diesel, c'est qu'ils dégagent des oxydes d'azote (Nox), polluants. Mais les voitures sont équipées non seulement de filtres à particules mais aussi de trappes à Nox voire de systèmes de catalysation sélective SCR utilisant un liquide, l'AdBlue (mélange de 2/3 d'eau déminéralisée et d'1/3 d'urée), créant une réaction chimique qui neutralise la quasi-totalité des Nox, la remplaçant par de l'azote et de l'eau, inoffensifs.
Donc, on peut se dire qu'un diesel moderne équipé d'un dispositif SCR continuera à consommer peu, donc à moins contribuer au réchauffement climatique qu'un hybride ou qu'un essence en usage routier, tout réduisant fortement et les polluants et les particules, produites actuellement en bien plus grand nombre par les moteurs à essence dotés d'une injection directe. Seulement, il faudra régulièrement faire le plein d'AdBlue, ce qui induit un surcoût. Dans le cas contraire, l'électronique interviendra et refusera la mise en route.
Contrairement aux propulseurs électriques, les diesels ne requièrent ni batteries polluantes à produire comme à recycler ni centrales thermiques, fonctionnant soit au nucléaire soit au charbon. L'Allemagne et la Pologne ont d'ailleurs souillé le nord de la France en février dernier avec leurs centrales thermiques, dont les émissions ont été rabattues chez nous par les vents. Croire que l'électrique ne pollue pas est donc une erreur totale.
Il n'y a pour l'instant pas de motorisation idéale et non polluante, et rien n'indique que le diesel soit la pire avec une bonne filtration, toute tricherie de certains constructeurs mise à part. Au Japon, Tokyo, l'avait un temps interdit en son centre, mais depuis la fin 2017, le gouvernement Abe le pousse en réduisant de 75 % sa taxe de roulage. Là encore, pour limiter les émissions de CO2. Et moins se reposer sur le nucléaire...
En tout cas, chez nous, pour les personnes roulant plus de 20 000 km/an, le gasoil reste intéressant financièrement malgré la hausse du prix au litre. Voici une sélection de voitures frugales et bien filtrées, donc pas aussi nuisibles que certains veulent nous le faire croire...
© D.R.
Mazda 3 1.5 Skyactiv-d
Petit mais ingénieux, le constructeur japonais Mazda développe ses propres technologies
propres. Enfin, en théorie, bien sûr. Par exemple, le moteur 1.5 Skyactiv-d profite d'un taux de compression très bas pour un diesel (14,8 :1), ce qui, associé à une admission évoluée, lui permet de satisfaire à la norme Euro 6 sans recourir à un SCR tant sa combustion est dépolluée. Malgré sa faible cylindrée, il développe tout de même 105 ch et se contente en moyenne normalisée de 3,8 l/100 km, soit 99 g/km de CO2. Gros avantage avec ce moteur : pas besoin de faire le plein d'Adblue. A 25 600 euros, la Mazda 3 Skyactiv-d Elegance est correctement placée, disposant en série de la clim bizone ou encore du GPS.
8/10