On a beau avoir le Gouvernement le plus autophobe depuis longtemps, la passion de la voiture ancienne réunit toujours plus d'émules. En effet, après le succès du Grand Prix de France de F1, Le Mans Classic a battu son précédent record de fréquentation : quelque 135 000 personnes, soit 10 % de plus que lors de la dernière édition, se sont bousculées durant 3 jours dans la Sarthe, les 6, 7 et 8 juillet derniers, pour voir la crème des sportives classiques en découdre en piste, durant 24 Heures. Et ce, malgré (ou grâce à) un soleil de plomb et une chaleur piquante. Les règles ne changent pas : les autos sont réparties en 6 plateaux, en fonction de leur âge, et ces plateaux se succèdent durant 24 heures face au chrono, après des séances de qualifications passionnantes. Les concurrents ne sont en effet pas là pour se promener, les différentes courses étant très disputées, surtout que quelques pilotes professionnels sont invités à se mêler à la bataille. Cela donne des disparités en piste assez intéressantes, notamment dans le choix des trajectoires. Outre ces courses, Le Mans Classic c'est aussi le point de rendez-vous de très nombreux clubs, ce qui permet d'approcher des autos très rares et pas forcément hors de prix, contrairement à la Mercedes 300 SL de 1963 quasi neuve qu'a adjugée Artcurial lors de sa traditionnelle vente aux enchères.
Conscients de l'importance de l'évènement, quelques constructeurs (Porsche, BMW, Alpine, Maserati) viennent exposer des nouveautés, et parader en piste, alors que des pilotes de renom font le déplacement (Henri Pescarolo, Derek Bell, Jacquies Laffite, ou encore Jean Ragnotti pour ne citer qu'eux), au contraire du personnel politique national. Mais c'est vrai que l'automobile ne représente jamais qu'un million d'emplois en France...
© Stéphane Schlesinger
Inaltérable Inaltéra
En 1975, Jean Rondeau décide de fabriquer une auto à-même de remporter les 24 Heures du Mans, un peu à l'image de Briggs Cunningham. Il donne naissance en 1976 à l'Inaltera GT, qui porte non pas le nom de son constructeur mais de son sponsor, un fabricant de papier peint, dont le PDG, Charles James, croyait au projet. Cela crée alors quelques remous, mais les deux voitures engagées en 1976, pour leur 1ère participation, terminent la course, la première à une très honorable 8ème place, pilotée par Pescarolo et Beltoise. Le trio Jean Rondeau-Christine Beckers-Jean Pierre Jaussaud, au volant de la 2nde, finit 21ème après quelques ennuis. En 1977, l'Inaltera remporte même la Coupe des Dames. Puis, le sponsor coupe les vivres et reprend les voitures, mettant fin à la belle aventure. Rondeau créera par la suite sa propre marque. Quant aux Inaltera GT, elles refont surface presque deux décennies plus tard, et depuis, on les voit régulièrement au Mans Classic.
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