publié le 5 septembre
Avec la version Travel, Moto Guzzi compte bien enfoncer le clou planté déjà bien profondément par la V85 TT dans le marché moto. Essai.
Difficile de ne pas apprécier un bonne moto quand on en croise une. C'était le cas lors du premier essai organisé par Moto Guzzi en Sardaigne. La V85 TT sortait les bons arguments, au bon moment puisqu'elle avait le bon goût d'être un trail routier typé néo-rétro, doté d'une motorisation pas surdimensionnée, avec juste ce qu'il faut de gadgets électroniques et surtout un tarif élevé dans l'absolu mais cohérent au regard du marché.
Un look particulier
Ainsi, en 2019, la V85 TT représentait à elle seule la moitié des ventes de Moto Guzzi en France. Il surfe donc sur cette belle vague pour dégainer une version 2020 suréquipée baptisée Travel : pare-brise touring, valises latérales, poignées chauffantes, selle confort, feux antibrouillards leds additionnels. L'avantage client n'est pas négligeable puisque le tout ne représente ici qu'un surcoût de 1350 €, inférieur au total des éléments pris séparément. Et vous n'avez pas la belle peinture Sabbia Namib (sable de Namibie).
Sans refaire l'essai, il convient de s'attarder sur ce que la Travel apporte de plus, et déjà en terme de look. Soyons honnête, lorsque nous l'avons découverte sur le stand Moto Guzzi lors du dernier EICMA, fin 2019, on n'a pas été très emballé. Mais comme c'est parfois le cas, les photos, comme les projecteurs, distordent la réalité. Elle est magnifique ! Le coloris Sabbia Namib, sorte d'or vieilli, agrémenté d'une déco orange, est très réussi. Idem, les valises Urban (et non les valises alu très typées aventure proposées dans le pack touring) lui vont vraiment bien. Le pare-brise, bien qu'imposant, s'intègre d'autant mieux qu'il est de très belle facture. Quant aux feux additionnels à leds, ils parachèvent le côté baroudeur urbain de l'ensemble de belle manière.
Potentiel Touring amélioré
Tout est identique à la version traditionnelle hormis l'assise. Une selle confort a pris la place de l'accessoire standard. Il est vrai que sur de longs trajets, la selle normale peut sembler raide. Heureusement que l'amortissement de bonne qualité joue parfaitement son rôle. La suspension filtre les irrégularités et la selle accepte mieux les contraintes imposées par le pilote. Côté protection, il va sans dire qu'avec une surface étendue de 60%, le pare-brise protège bien mieux que la petite bulle d'origine. Le flux d'air est bien dévié du casque sans que cela ne provoque de désagréables remous. Pratique, le petit bouton des poignées chauffantes accolé au commodo gauche est plus efficace que de devoir passer par on ne sait quel menu. Quant aux valises latérales, même si leur système de fermeture est un peu alambiqué, elles font largement le job. La droite offre 37 litres (un casque intégral entre sans problème) et celle de gauche 27,5 seulement en raison du pot d'échappement. Dommage en revanche que la Travel ne soit pas équipée d'une béquille centrale. Dernière chose intéressante, la présence du module MIA pour connecter son smartphone (prise USB étanche à droite de l'instrumentation TFT couleur) en bluetooth. Cela permet entre autres d'afficher les infos du GPS intégré dans l'app dédiée (Android ou iOS). Et bonne nouvelle, dès le premier essai, aucun problème de connexion.
Un V-twin tout en gaieté
Le V-Twin est toujours aussi agréable à utiliser, avec une belle souplesse à mi-régime et une accélération dans une sonorité qui fait penser aux deudeuches au niveau du moteur mais nettement plus TT dans l'âme en sortie de pot. Elle pétarade gaiement cette Guz ! La jeunesse de la boîte de vitesses rendait parfois le neutre difficile à trouver mais ne souffrait d'aucun problème de précision le reste du temps. Quant à la facilité de prise en main et l'efficacité du châssis, elles étaient encore une fois évidentes. Une fois en selle, on oublie totalement le poids de la moto et la position de conduite est naturelle. Un simple regard suffit pour passer dans un trou de souris. Elle met en confiance instantanément. Y compris avec les Michelin Anakee Adventure dont la vocation pourrait semer le doute sur le bitume. Sur le sec, aucun problème de comportement. Et une très bonne tenue lorsque nous nous sommes aventurés sur un chemin. C'est une compagne agréable pour s'y balader mais les suspensions n'offrent pas assez de débattement pour s'aventurer dans des zones de franchissement. Et puis, en ordre de marche et avec les valises latérales vides, elle pèse 242 kilos. Il faut déjà avoir un sacré niveau pour attaquer dans la pampa avec une moto d'un tel poids.