Mehdi BERMANI, Motoservices, publié le 25 décembre
La HPS poursuit sa carrière avec Euro5, propulsée par un moteur 2021 retravaillé pour satisfaire à la norme antipollution, via une nouvelle carto mise au point pas Dell’Orto. De nouveaux équipements font également leur apparition.
La HPS plaît ! Sur le segment des 8e de litre haut de gamme équipée de monocylindre à refroidissement liquide, ceux qui proposent des puissances maximales proches de la limite légale (de 15 chevaux), FB Mondial via la Dip Marseille a fourni pas loin de 2700 modèles en 4 ans en France. Elle fait donc figure de bel outsider face aux européennes et japonaises leader de ce marché, à la différence qu'elle se singularise pas mal avec son style néo rétro. Peut-être comme la Honda CB125R, Neo Sports Café, sauf que la HPS va beaucoup plus loin dans le rétro. Regardez-là ! Quel que soit l'angle la HPS est toujours aussi délicieuse et si ses courbes n'ont pas varié depuis son lancement, elles font toujours effet aujourd'hui. Sa singularité : c'est cette ligne basse alors qu'elle est équipée d'une roue avant de 18 pouces. C'est aussi le traitement de sa mécanique et ses deux sorties d'échappement courtes et hautes. Ce sont aussi ses suspensions dorées, ses jantes à rayons, sa selle bombée, son guidon cintré...et ce coloris gris nardo 2021 pour notre modèle d'essai qui contraste à merveille avec les liserés rouges et les éléments noirs. La fabrication est qualitative : les fils sont bien gainés et sont plutôt bien dissimulés, les peintures sont belles et les ajustements précis.
En selle !
Avec une hauteur de 795 mm et une partie arrière courte, le selle est d'une accessibilité record. Mais déjà en la regardant vous sentez qu'elle est du genre égoïste, sa partie arrière étant en effet très restreinte pour le passager. En outre, ce dernier ne dispose pas de poignée et ses repose-pieds sont hauts. Il vaut donc mieux être installé derrière le guidon, du moins pour les pilotes de moins d'1,80m. Les plus grands ce sentiront en effet confiné sur l'assise, en l'absence de possibilité de recul et avec les genoux au bout des renflements creusés dans le réservoir. En milieu urbain on l'oublie très vite ! Comme elle l'a toujours été, la HPS Euro5 est très facile à prendre en mains parce qu'elle est légère avec ses 133 kg à sec annoncés - ce qui en ordre de marche reste inférieur à 150 km eu égard à la faible contenance du réservoir. A l'heure de passer entre les voitures, les rétros en bouts de guidon pose quelques difficultés, heureusement quand même que le cintre n'est pas trop large (710 mm) et que la machine est super fine. On tourne court aussi grâce au rayon de braquage, dans la norme, et à l'empattement contenu à 1360 mm. Son moteur 125 cm3 d'origine Piaggio est un double arbre à came à 4 soupapes. Il développe une puissance maximale de 10 kW (13,5 chevaux) à 9750 tr/min et ses 10,5 Nm de couple maxi interviennent à 7500 tours. Avec la nouvelle norme environnementale l'évolution se situe au niveau du système d'injection Dell'Orto qui dispose d'une nouvelle carto. On observe également un remaniement de l'échappement. Ces modifications transforment un peu son caractère : le moteur est plus linéaire, un peu étouffé dans les hauts régimes, néanmoins en milieu de tableau on sent bien que le couple a été retravaillé. On a du coup une belle plage d'exploitation entre 5500 tours et 8000 tours. Et une vitesse maximale qui reste très correcte, de 122 km/h compteur. Toujours le même appétit : en moyenne 4 l/100 km.
Place aux sensations
La HPS se révèle ludique sur le réseau secondaire. Malgré sa roue de 18 pouces à l'avant, et cette hauteur de pneumatiques arrière donnant l'impression d'avoir un gros pneu, elle n'est pas du tout figée, au contraire ! Elle est agile, son train avant est précis et nous la trouvons rigoureuse sur l'angle, merci au robuste châssis et aux suspensions fermes. Nous évoluons entre le second et le troisième rapport dans les petits enchainements, afin de rester sur la zone de confort de son petit moulin, les fameux mi-régimes. Les sensations sont bien présentes ! Pour vous dire : avec le buste basculé vers l'avant et la prise en mains du guidon cintré, votre serviteur à même l'impression de s'accrocher à des demi-guidons et de piloter une petite sportive ! Bref, c'est une moto toujours très amusante, une néo-rétro aussi ludique qu'esthétique. Au niveau du freinage, la pince radiale 4 pistons avant et l'étrier arrière, installés sur de très jolis disques pétales, sont signés FB Mondial. Ils présentent donc bien et sont surtout redoutablement efficaces : l'avant en particulier, bien mordant et facile à prendre en main avec son attaque douce. L'arrière ne fait pas de figuration non plus et propose un bon feeling, via une pédale accessible. Le maintien sur les phases appuyées est parfait, l'ABS n'est jamais entré en action pendant nos évolutions, même en mode « freinage de bucheron contrarié ». Il faut dire que malgré leurs structures, les pneumatiques CST ont du grip sur le bitume ! Ils ne sont peut-être pas les meilleurs question retour d'information, néanmoins avec eux on peut aller jusqu'à la limite de la garde au sol. Et la limite est loin !
Une rétro à l'instrumentation techno
Plus amateurs de classiques que de néo-rétros, les puristes réclameront peut-être le retour à l'ancienne instrumentation, ce qui n'est pas notre cas. Oui elle est très moderne cette dalle TFT de 7 pouces, mais elle est également très utile et bien faite, avec ses deux agencements et les informations qu'elle propose : le niveau d'essence par jauge, un partiel et l'odomètre, l'horloge, la tension de la batterie, la température moteur, le régime moteur et le rapport engagé. Un bon point pour cet accessoire, un mauvais point pour le bouton de commande placé sur sa partie arrière, car il est difficile d'accès et peu ergonomique. Au guidon les commandes sont simples et naturelles. Pour les aspects pratiques, attention aux rétroviseurs en bout de guidon, la vision n'est jamais aussi bonne qu'avec des accessoires classiques, d'autant plus que cela donne une largeur dont on se passerait bien à l'heure de remonter les files ! Ce que l'on apprécie maintenant c'est la facilité d'accéder aux réglages des suspensions arrière, la présence de guides chaines supérieur et inférieur, la puissance des éclairages et la présence des clignotants à leds. Et...puis c'est tout, il n'y a en effet pas pléthore d'aspects pratiques sur cette naked !