Mehdi BERMANI, Motoservices, publié le 14 mai
Custom stylé proposé avec un moteur V-Twin de 125 cm3, l’Avengers appartient à ce genre de moto sur lesquelles on se retourne. Elle impressionne en statique, avec sa courroie apparente et sa belle carrure, mais que vaut-elle à l’essai ? Allez, on débriefe !
Bicylindre en V, courroie pour la transmission finale, roue arrière de 15 pouces et de 16 pouces à l'avant, gros pneus, guidon droit, allure au ras du sol...l'Avengers est un custom qui reprend tous les codes des grosses cylindrées. Pourtant, c'est bien une 125 cm3 accessible aux permis B et A1 qui s'expose face à vous ! Magpower spécialiste de la moto 50 et 125 cm3, possède déjà un réseau et une gamme étayée. Avec des modèles à l'esprit très dynamiques et d'autres qui véhiculent l'image custom, telle la Tennessee 125 ou la Legenders 125 au bicylindre parallèle. Chez Magpower, l'Avengers devient donc le nouveau haut de gamme, disponible en version 125 cm3 de 14 chevaux et en 300 cm3 développant 31 chevaux. Avant de s'attaquer au modèle A2, nous vous proposons de découvrir le Vengeur (Avenger dans la langue de Shakespeare) destiné aux permis B/A1.
Opération séduction, l'Avengers fait tourner toutes les têtes !
Aujourd'hui un custom de 125 cm3 est fatalement une production chinoise ou exotique, pourtant la contemplation de l'Avengers ne fait pas vraiment penser à ce type d'origine. Il y'a cette ligne tout d'abord, toute en longueur, presque au ras du sol. Puis, il y'a ce poste de pilotage, propre et épuré, avec ce guidon alu droit de belle section au bout duquel sont installés des rétroviseurs. On passe ensuite à cette selle bien creusée, que l'on remarque autant que les gros pneus montés sur des jantes de belles factures. Enfin, la fabrication générale est étonnante. Car en effet, un soin particulier a été apporté à la conception de cette moto : au niveau de l'intégration de son radiateur, du contraste apporté par la teinte générale noire mat, des feux full leds... Bref, elle est belle et valorisante cette 8e de litre ! Avec les bras écartés et le buste sensiblement basculé vers l'avant, la posture fait très « badboy ». Mais cette moto est davantage destinée aux petits et moyens plutôt qu'aux grands, qui se retrouveront assez confiné entre le retour de sa selle et la base du réservoir de 14 litres. Côté confort une impression de fermeté se dégage dès les premiers tours de roues. Pourtant l'assise est moelleuse et les ressorts semblent bien travailler, toutefois les débattements sont faibles. Nous disposons ici d'un freinage couplé à la pédale. Déçu de ne pas trouver d'ABS, nous sommes quand même satisfaits par la répartition du système, 60 % sur l'arrière et 40 % sur l'avant d'après nous. La capacité de ralentissement est beaucoup plus efficace en actionnant cette pédale que le frein avant seul. Comme elle est accessible on l'emploi tout le temps, d'autant plus que nous déplorons un manque de mordant sur le système avant.
Une mini Indian Scoot Bobber dans l'esprit !
Singulier avec son architecture rare sur le segment 125 cm3, le mini V-Twin propose également un caractère spécial. S'il ne donne pas grand chose en bas et au milieu du compte-tours, dès lors que l'on dépasse les 6000 tours il devient plaisant jusqu'à sa zone rouge située à l'arrivée des 11 000 tours. On trouve ici du répondant pour muscler les reprises, encore bonnes jusqu'à 80 km/h. Sa sonorité 4T grave n'est pas exceptionnelle, à l'oreille le mini custom ne fait plus illusion ! Quant à ses vibrations, nous les ressentons au niveau du fessier lorsque l'on évolue sur les derniers 1000 tours disponibles. Nous relevons une vitesse maximale de 115 km/h compteur (108 km/h au GPS) et une conso moyenne de 3,2 l/100 km, ce qui, avec le réservoir de 14 litres, assure une belle autonomie supérieure à 400 km. La finale par courroie n'a pas la caractère brutal des transmission que l'on peut trouver sur les « gros » custom, à la conduite on ne sent aucune différence avec une chaine. Sauf que oui, bien entendu, à l'heure où il faudra graisser et retendre ses maillons, la courroie deviendra alors synonyme de tranquillité. Pour le reste la commande est plutôt souple sous la main. De plus les rapports passent avec fluidité et le verrouillage ne prête pas le flanc à la critique. On note des rapports longs au niveau de l'étagement, même sur les inférieurs. Dommage, des courts en bas aurrait assurer un peu plus de pèche au démarrage.
Polyvalent en toutes circonstances le custom ?
Elle n'est pas si longue cette Avengers, nous la trouvons finalement assez compacte, de quoi évoluer facilement entre les difficultés de la ville. Il faudra toutefois veiller à l'encombrement de son guidon droit (de 840 mm de largeur) mais comme il est assez bas généralement on passe sous les rétros des voitures. Les demi-tours demandent un peu d'anticipation, le rayon de braquage n'est pas exceptionnel, en outre les rétroviseurs peuvent venir rencontrer les genoux en fin de rotation. Pour le reste pas de difficulté particulière, l'Avengers 125 est bien posée sur le bitume, on ne ressent pas vraiment son poids de 167 kg. Le confort n'est pas la qualité première de ce custom, logique, pour autant on peut rester longtemps à son guidon, profitant de sa tenue de route très rassurante. On peut aussi se procurer quelques belles sensations de conduite, sa rigueur est convaincante, comme son maintien de cap. Mais elle est bien entendu limitée en terme de garde au sol, encore que, nous trouvons qu'il y a de la marge par rapport à d'autres modèles du même segment. Attention tout de même à ne pas trop forcer côté droit, car après le repose-pieds c'est la garniture de l'échappement bas qui peut frotter. Avec son look de power cruiser de poche, l'Avengers ne fait pas mieux que ses soeurs de gamme à l'heure d'inviter un passager : l'espace sur la selle est riquiqui, il n'y a pas de poignée passager et les repose-pieds réservés à l'hôte sont un peu hauts. Alors oui, dans les faits on peut rouler à deux, elle est homologuée pour, mais le second d'équipage ne se sentira pas particulièrement bien accueilli.