Ducati Multistrada V4 Rally

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, publié le 23 avril

La famille Multistrada s'enrichit d'une version qui sent bon les voyages au long cours et l'évasion. Un chainon manquant haut de gamme.

Au sein de la gamme Multistrada, il y avait jusqu'à présent trois modèles : la version V4 normale doublée par la version S suivi du modèle Pikes Peak particulièrement sportif. Mais il manquait une machine qui puisse s'aventurer en tout-terrain, comme Ducati l'avait proposé dans le passé avec le modèle Enduro V2. C'est donc la Rally qui vient combler cette lacune.

Roue avant plus grande

La première chose qui saute aux yeux est la présence d'une roue avant de 19 pouces. Plus le diamètre de la roue est grand, plus facilement sont avalés les obstacles. Par contre, sur route on perd un peu en précision au niveau du guidage, en comparaison avec une jante de dimensions inférieures. Sans aller jusqu'à la roue de 21', Ducati a donc opté pour une solution intermédiaire. Les pneumatiques ont été adaptés en conséquence et les clients auront le choix entre trois types de Pirelli Scorpion Trail.

Autonomie en hausse

Le deuxième point qui attire l'attention est la présence d'un gros réservoir. Auparavant conçu en plastique il est désormais en aluminium et sa capacité est portée à 30 l, de quoi augmenter l'autonomie de près de 35 %. On note ensuite la présence d'un imposant sabot, en aluminium lui aussi. Bien enveloppant, il mesure 3 mm d'épaisseur. De solides « crash bar » sont là pour protéger les flancs de la machine en cas de chute tandis que la bulle s'est à la fois élargie et agrandie en hauteur (20 et 40 mm).

Bagages au programme

Voyageuse de nature, la Rally peut également se parer en option de toute la bagagerie nécessaire. Les fixations latérales ont d'ailleurs été revues alors que la charge embarquée du véhicule progresse de 20 kg. Pour faciliter la maintenance, une béquille centrale est adoptée de série.

Pour tous les gabarits

Les assises conducteur et passager ont fait l'objet d'une attention particulière au niveau du réglage de leur hauteur respective. D'origine, la selle culmine à des valeurs comprises entre 855 et 875 mm. Mais elle peut varier d'une belle amplitude et grimper jusqu'à 905 mm comme descendre jusqu'à 825 mm. Plus inhabituel, la selle passager peut aussi se régler soit vers le haut de 15 mm, soit vers le bas de 10 mm.

Suspensions actives

Le cœur de la machine est constitué du V4 de 1 158 cm3 qui développe 170 ch à 10 750 tr/min. Les ingénieurs de la marque mettent en avant sa robustesse, avec des intervalles d'entretien portés à 15.000 km (ou 24 mois) et un réglage des soupapes intervenant seulement après 60.000 km. Notez également que deux des quatre cylindres se désactivent lorsqu'on ne sollicite pas trop le moteur. De leur côté, les suspensions gagnent en débattement. Elles sont de type semi-actives et font appel à l'électronique via le système Skyhook de Ducati. Quatre modes de conduite sont disponibles puisqu'aux traditionnels Urban, Touring et Sport vient maintenant s'ajouter l'Enduro.

Sur les routes sardes

Ducati a choisi la Sardaigne pour ce lancement et le programme du jour comprend une boucle de 180 km avec environ le tiers consacré au tout terrain. Je démarre en mode Touring et la première impression ressentie est celle d'un grand confort de suspension. C'est en véritable tapis volant que la Rally évolue sur les routes du bord de mer, aux environs de Cagliari. La conséquence de ces grands débattements est comme souvent un effet de bascule au freinage où la moto plonge assez nettement de l'avant.

Place au sport

Une fois le mode Sport enclenché, on s'aperçoit que la grosse Ducati ne craint pas d'aborder les courbes à vive allure et fait preuve d'une belle assurance. Les pneus mixtes sont même étonnants d'efficacité dans cet usage et autorisent de belles prises d'angles. Sur ce genre de routes secondaires, on évolue la plupart du temps dans la première partie du compte-tours, en-dessous de 6 000 tr/min. Passé ce régime, le bruit change, la boîte à air donne de la voix et la cavalerie débarque en nombre, prouvant que les 170 ch sont bien au rendez-vous.

Dans le maquis

Bien sûr, c'était la partie tout-terrain qui était la plus attendue et suscitait le plus de curiosité quant aux capacités de la Rally dans ce domaine. D'autant que, soucieux de montrer son utilisation en conditions réelles, Ducati avait tenu à équiper toutes les machines des valises latérales disponibles en option. Celles-ci ne se sentent absolument pas à la conduite. Il faut par contre faire attention à leur largeur car, comme elles dépassent nettement celle du guidon, on a vite fait de les accrocher quelque part. Pour le reste et sur nos chemins ravinés mais secs, la Rally s'en est plutôt bien sortie. C'est dans les épingles à basse vitesse qu'on sent le poids et qu'il faut faire preuve de concentration. Le guidage de la roue avant n'est pas toujours parfait et cette dernière a parfois tendance à se dérober.

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