publié le 1 février
Et si l'on prenait le temps de vivre ? De savourer le paysage ? De considérer que la moto n'est pas un loisir cher ? Dans ce cas, une petite moto cool, typée vintage, aux prestations modestes peut se révéler un formidable engin pour aller chercher le pain quand il fait beau, traverser la France en faisant l'école buissonnière ou tout simplement aller au boulot en profitant de la compacité d'une 125, ou presque, et de coûts d'utilisation réduits. Ce segment de marché n'est pas très fourni : on pense à la Mash 400 "Five Hundred" (sic) ou encore, de manière plus naturelle, à l'incontournable Royal Enfield Bullet 500. Benelli apporte donc un peu d'air frais sur ce marché avec son Imperiale 400, qui n'a pas pour ambition de surenchérir côté performances : avec 200 kilos pour 20 chevaux, on sait d'avance que l'on va être dans une vision apaisée de la pratique de la moto...
Présentation
Elle réussit à avoir ce petit côté intemporel, cette Imperiale 400 : Benelli a su trouver un coup de crayon simple et efficace à la fois. Formes gentiment rondouillardes, grippe genoux sur le réservoir, selle en deux parties (celle du pilote dispose de ses propres ressorts), gros phare rond, pot avec finition brossée, haut monocylindre entouré par ses ailettes de refroidissement, on est effectivement dans une approche très classique de la moto. Benelli a bien joué, et la qualité de construction n'appelle pas de critiques (seul le feu arrière et son support font un peu bas de gamme). Côté équipement, l'Imperiale met une claque à la concurrence sur le tableau de bord, fort complet avec jauge à essence et indicateur de rapport engagé, fenêtre digitale pour le trip. On a même des warnings !
Technologie
Fabriqué en Chine mais conçu dans le bureau de R&D de Benelli en Italie, le monocylindre refroidi par air. Benelli lui a collé une sorte de cache sur le côté, un peu comme si ça masquait des tiges de culbuteurs et un couple conique dans la culasse : bien joué, mais le moteur est plus conventionnel, avec un arbre à cames en tête. Par contre, ce mono reste un "longue course". Ses cotes sont de 72 x 90 mm, et la cylindrée réelle est de 374 cm3 : de fait, il cube malgré tout 25 % de moins qu'une Bullet 500. A méditer quand on compare les performances des deux modèles. Le reste de la technologie est basique : double combiné amortisseur, fourche télescopique classique, disque arrière avec ABS. Notons la présence de pneumatiques de marque Cordial, corrects sur le sec, très médiocres sur le mouillé.
Comportement
Voici une moto tellement facile à prendre en mains qu'on peut la conseiller illico à des débutant-es ainsi qu'à un papy qui n'aurait pas fait de moto depuis 50 ans et qui déciderait de devenir cool sur ses vieux jours. Les 200 kilos ne se sentent pas réellement et en ville, l'Imperiale se faufile quasiment comme une 125, bien aidée par la souplesse de son monocylindre qui accepte de reprendre à 40 km/h en quatrième. Les bonnes surprises continuent sur la route : à la différence de sa concurrente indienne, dont la conception est nettement plus ancienne, l'Imperiale 400 fait figure de moto très moderne. Elle se laisse mener sans soucis, ne louvoie pas, ne vibre pas. De fait, si une bonne vitesse de croisière semble se situer entre 80 et 100 km/h, on aurait toutefois envie de lui en demander un peu plus parfois, tant tout est facile... à la différence de la Bullet qui vibre et se tortille dès qu'on roule un peu vite. Ensuite, c'est une question de choix : l'Imperiale séduira ceux qui recherchent une bonne petite moto vintage sans soucis...